CFP 06.10.2017

Dix-huitième siècle No. 51: La couleur des Lumières

France, to 30.11?.2017?
Eingabeschluss : 30.11.2017

Gaillard Aurélia

La couleur des Lumières, dossier thématique de la revue Dix-Huitième-Siècle (DHS), n°51 (2019), Aurélia Gaillard (Université Bordeaux Montaigne) et Catherine Lanoë (Université d’Orléans), dir.

Le dossier thématique de la revue DHS n° 51 sera consacré au thème de la « couleur des Lumières » et l’envisage comme suit : d’abord, qu’en est-il de la place de la couleur au 18e siècle ? Peut-on parler de ce siècle comme d’un univers coloré ? Et si oui, quelle en serait la couleur ou quelles en seraient les couleurs ? N’y aurait-il pas alors un siècle clivé en deux, l’un coloré (couleur de rose, couleur du rococo), l’autre blanc hygiénique (traités de blanchiment, blancheur des marbres classiques) ? Enfin, qu’en est-il de la couleur dans les textes littéraires ? À quel moment, dans quels textes, dans quels genres, chez quels auteurs passe-t-on de l’évocation abstraite des somptueux « ornements » et subtiles « grâces » à des descriptions colorées ? Y a-t-il par exemple des auteurs, des genres coloristes et d’autres non ? Et comment, pour des textes, des mots, penser une poétique de la couleur qui ne soit pas une rhétorique des images ?
Ainsi, si la subjectivité de l’être percevant conçu comme homme sensible à l’âge des Lumières a été une question majeure des recherches depuis ces dernières décennies, la valorisation corollaire des sensations chromatiques a été un peu délaissée. Il s’agit donc de mettre en évidence l’importance de la couleur dans le monde des Lumières : théories, débats, inventions, expériences, synesthésies, discours, représentations, poétique.
Les contributions pourront alors aborder les axes suivants relevant principalement de 4 paradigmes :

Un paradigme scientifique, la science de la couleur : de Newton (Opticks, 1704) à Goethe (Traité des couleurs, 1808).
Un paradigme médical et philosophique, sensualisme, sens et sensations colorés.
Un paradigme historique et anthropologique :
- Histoire matérielle de la couleur et des teintures : art de la peinture, de l’émail, du verre, de la porcelaine, des tissus, teintures, chimie, manuels d’art tinctorial, de blanchiment etc.
- « Les couleurs du corps » (Michel Delon dans Angelica Gooden dir., The Eighteenth-Century Body, Peter Lang, 2002) : la « couleur de chair », incarnat, rougeurs/blancheurs d’où surgit tout à coup par exemple le bleu des veines etc.
- La cosmétique, le fard rouge et le blanc de céruse (C. Lanoë, « La céruse dans la fabrication des cosmétiques… », Techniques et Culture, n°38, 2002 ; « le rouge des Lumières… », Sociétés et représentations, n°25, 2008), les encres bleues (Solange Simon-Mazoyer, « Le conflit entre les excès de la mode et de la santé au XVIIIe siècle : ‘l’habillage’ du visage », dans V. Barras et M. Louis-Courvoisier dir., La médecine des Lumières, Georg Éd., 2001)
Un paradigme esthétique, un visuel coloré : à la suite de la Querelle du Coloris (de Piles), on assiste à une apologie de la couleur, du stuc, de l’illusion (J. Lichtenstein, La couleur éloquente, Flammarion, 1989). Le coloriste Charles La Fosse devient recteur de l’Académie royale de Peinture et Sculpture en 1702. Diderot développe ses « Petites idées sur la couleur » (Essais sur la peinture, 1765). Mais le 18e siècle est aussi celui de l’invention de la couleur « rose », qui reste nommée pendant tout le siècle par le nom de la fleur (couleur de rose).

Pour recevoir l’appel à contribution complet, contacter Aurélia Gaillard.

Les propositions de contributions uniquement en français sont à adresser simultanément à Aurélia Gaillard (aurelia.gaillardgmail.com) et Catherine Lanoë (catherine_lanoehotmail.com) sous forme d’un titre et d’un résumé d’une quinzaine de lignes avant le 30 novembre 2017. Les articles définitifs seront à rendre pour juin 2018.

Quellennachweis:
CFP: Dix-huitième siècle No. 51: La couleur des Lumières. In: ArtHist.net, 06.10.2017. Letzter Zugriff 26.04.2025. <https://arthist.net/archive/16372>.

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