ANN 11.11.2010

Seminaire commun de l'INHA (Paris, Dec 10-May 11)

Jean-Marie

Le Séminaire Commun de l'INHA - séminaire public

Le séminaire commun de l'INHA propose pour sa sixième année un cycle de
conférences ouvert à tous. Fenêtre ouverte sur les pratiques de
l'histoire de l'art dans le monde, le séminaire commun de l'année
2010-2011 est de nouveau conçu pour susciter des rencontres et mettre en
avant la diversité méthodologique de la discipline. Ce groupe de
chercheurs a été fondé en 2006 dans l'ambition de réunir régulièrement
plusieurs collègues de Paris et de province. La diversité de ses membres
témoigne de l'ouverture du séminaire à toutes les périodes de l'histoire
de l'art occidental et à différentes approches contemporaines de
l'oeuvre
d'art. Les membres du séminaire invitent tour à tour un collègue
étranger à donner une conférence à partir de travaux en cours ou d'une
publication récente ; l'ensemble du groupe s'engage à accueillir ces
chercheurs et à nourrir le débat qu'ils suscitent. C'est aussi
l'occasion de faire profiter un large public (professeurs, étudiants,
auditeurs libres...) des travaux de personnalités internationales,
marquantes mais rarement invitées en France.

Le séminaire commun rassemble Giovanni Careri (EHESS), Eric de Chassey
(Académie de France à Rome-Villa Médicis), Frédéric Cousinié (université
de Rouen), Martial Guédron (université de Strasbourg), Jean-Marie
Guillouët (INHA), Michel Hochmann (EPHE), Etienne Jollet (université
Paris X), Rémi Labrusse (université de Picardie), François Lissarrague
(EHESS), Véronique Meyer (université de Poitiers), Philippe Morel
(université Paris I), Daniel Russo (université de Bourgogne), Julie
Ramos (INHA), Marc Carel Schurr (université de Grenoble), Milovan Stanic
(université Paris IV), Gennaro Toscano (Institut national du patrimoine)
et Pierre Wat (université Paris I).

Institut national d'histoire de l'art
2, rue Vivienne, 75002 Paris
http://www.inha.fr

Accès Salle Vasari, 6, rue des Petits-Champs, 75002 Paris
Métro : Bourse/Palais-Royal

Horaires : Toutes les séances commencent à 18h.
Entrée libre dans la limite des places disponibles

1 - Jean Wirth (Université de Genève), invité par Milovan Stanic
Vendredi 3 décembre 2010

Qui est Villard de Honnecourt ?

La certitude que Villard de Honnecourt était architecte et ingénieur a
laissé place depuis une quarantaine d'années à celle qu'il n'était ni
l'un, ni l'autre, qu'il s'agissait d'un orfèvre ou d'un dilettante,
éventuellement d'un clerc. À partir d'un nouvel examen des écritures
contenues dans l'Album, Wilhelm Schlink suggère même qu'il pourrait
s'agir d'un illettré, mais on se demande bien quel serait le sens de cet
ouvrage si son auteur ne savait ni construire, ni lire. En revanche,
l'analyse philologique qui fonde les arguments de Schlink renouvelle
complètement la question et démolit à juste titre la reconstitution de
la genèse de l'Album qui faisait autorité. En approfondissant son
analyse et en mettant en cause une vision anachronique de l'« architecte
» médiéval, une solution différente sera proposée.

Jean Wirth, ancien élève de l'Ecole des chartes, est professeur
d'histoire de l'art à l'Université de Genève. Ses travaux se
caractérisent par un intérêt égal pour les problèmes traditionnels de
l'histoire de l'art et pour l'étude des systèmes de représentation.
Parmi ses ouvrages récents, on citera L'image à l'époque romane, Paris,
Cerf, 1999 ; Sainte Anne est une sorcière, Genève, Droz, 2003 ; La
datation de la sculpture médiévale, Genève, Droz, 2004 ; L'image à
l'époque gothique (1140-1280), Paris, Cerf, 2008 ; Les marges à
drôleries des manuscrits gothiques (1250-1350), Genève, Droz, 2008.

2 - Bruno Klein (Université de Dresde), invité par Marc C. Schurr
Vendredi 14 janvier 2010

L'église médiévale en construction - questions sur le rôle du chantier
ecclésiastique dans le contexte urbain

Les grandes églises médiévales constituaient de vastes projets dont la
construction s'étalait sur des décennies, voire des siècles. Beaucoup
d'événements pouvaient survenir durant ces longues périodes qui
n'avaient pas été prévus au commencement du chantier. Comment les
responsables de ces entreprises de construction ont-ils réagi à ces
aléas ? À l'inverse, comment les processus de construction de projets
d'une telle ampleur étaient-ils conçus et pensés par la société qui les
accueillait ? Constituaient-ils des éléments stabilisant de ces sociétés
ou la mettant plutot en dynamique ? Les cas des cathédrales de
Strasbourg, de Cologne et de Prague permettront d'examiner ces questions
et de comparer ces situations aux exemples français.

Bruno Klein est historien de l'art à la Technische Universität de
Dresde, membre du Centre de recherches « Transzendenz und Gemeinsinn »
et de différents comités internationaux. Ses recherches concernent
particulièrement l'architecture médiévale en France, dans l'Empire, en
Italie et dans la péninsule Ibérique. Il a récemment publié avec Stefan
Bürger Werkmeister der Spätgotik (Darmstadt, 2010) et participé à L'art
gothique : architecture, sculpture, peinture (Paris, 2005).

3 - Ralph Ubl (Université de Chicago), invité par Giovanni Careri
Vendredi 11 février 2011

Eugène Delacroix et la souveraineté de l'artiste

Le concept de la souveraineté de l'artiste, établie par Pétrarque et
cruciale pour la formation de l'art post-médiéval, a traversé une
transformation profonde à l'aube de la Révolution et de l'Empire. La
critique politique de la souveraineté, lancée par les penseurs libéraux
comme Benjamin Constant, a également mise en question la fonction de ce
concept dans le domaine des arts. Pourtant, le 19e siècle verra les
fantasmagories les plus extraordinaires de la figure de l'artiste
souverain. Au lieu d'étudier ce phénomène au niveau iconographique, je
voudrais proposer une lecture de certains tableaux d'Eugène Delacroix
(parmi lesquels La Liberté guidant le peuple et Le Sultan du Maroc) qui
localise le problème de la souveraineté artistique dans la structure du
tableau même.

Ralph Ubl est Allan and Jean Frumkin professeur en art visuel au
Committee on Social Thought de l'université de Chicago. Il travaille
principalement sur l'art et la théorie de l'art depuis 1800. Ses
nombreuses publications portent sur la peinture moderne et ses
conséquences dans les domaines de la photographie, du collage, du film,
etc, mais aussi sur la poétique du dessin, sur les questions théoriques
et méthodologiques de l'histoire de l'art, sur la représentation des
animaux, sur la représentation politique dans la Rome du XVIIe siècle.
Il prépare actuellement une étude sur Eugène Delacroix et la
temporalisation de la peinture. Parmi ses études récentes :
Prähistorische Zukunft. Max Ernst und die Ungleichzeitigkeit des Bildes,
Wilhelm Fink Verlag, Munich, 2004 ; Was aus dem Bild fällt. Funktionen
des Details, co-édité avec E. Futscher, W. Pichler, S. Neuner, Wilhelm
Fink Verlag, Munich, 2007 ; « Delacroix' Tiere », in Politische
Zoologie, éd. par J. Vogel, A. von der Heiden, Diaphanes Verlag, Berlin,
2007, pp. 243-257 ; Verkehrte Symmetrien. Topologische Imagination in
Kunst und Theorie, co-édité avec W. Pichler, Turia & Kant, Vienne (à
paraître).

4 - Christopher Wood (Yale university), invité par Etienne Jollet
Vendredi 11 mars 2011

La Renaissance anachronique : de la temporalité des oeuvres d'art

Christopher Woof présentera le livre Anachronic Renaissance (New York,
Zone Books, 2010) écrit en collaboration avec Alexander Nagel. Dans cet
ouvrage, les auteurs examinent les significations, les usages et les
effets des chronologies, des modèles de temporalité, ainsi que des
notions d'originalité et de répétition dans les images et les objets de
la Renaissance. L'ouvrage révèle une trame de temps complexe, que
l'histoire de l'art a eu tendance à occulter par son attachement à
l'ancrage temporel. Les bâtiments, peintures, dessins, gravures,
sculptures et médailles examinés participent de préoccupations liées à
l'authenticité, à la référence aux origines et aux précédents
prestigieux, ainsi qu'aux implications de la transposition d'un médium à
l'autre. Les icones byzantines, l'image achéropoiète (« non faite de
main d'homme »), la spoliation, la citation, les conceptions contrastées
de la restauration, le déplacement légendaire des bâtiments, la
contrefaçon et le pastiche : autant d'éléments, qui contribuent aux
structures conceptuelles de la Renaissance et à l'instabilité temporelle
des oeuvres.

Christopher Wood est professeur à la Yale University. Il a notamment
publié Albrecht Aldorfer and the origins of landscape (Londres, Reaktion
Books, 1993), Forgery, Replica, Fiction : temporalities of German
Renaissance Art (Chicago, UCP, 2008), et, en collaboration avec A.
Nagel, Anachronic Renaissance (New York, Zone Books, 2010). Il
s'intéresse également à l'historiographie et à la méthodologie de
l'histoire de l'art : il a notamment dirigé un important ouvrage
collectif consacré à l'École de Vienne, The Vienna School Reader:
Politics and the art historical Method in the 1930s (New York, Zone
Books, 2000).

5 - Giovanni Villa (Université de Bergame), invité par Michel Hochmann
Vendredi 8 avril 2010

« A fare negro suoxo el biancho » : suggestioni grafiche nella pittura
veneta da Mantegna a Bellini e Cima da Conegliano (suggestions
graphiques dans la peinture vénitienne de Mantegna à Bellini)

Après une brève introduction sur les techniques et les analyses non
invasives pour l'étude des oeuvres d'art (ultraviolets, réflectographie
infrarouge, spectrophotométrie, fluorescence X caractéristique et rayons
X), Giovanni C. F. Villa présentera la méthode qu'il suit généralement
et qui cherche à prendre en compte l'ensemble de l'oeuvre d'un artiste.
Il montrera en particulier les résultats des analyses menées sur le
catalogue de quelques protagonistes de la Renaissance vénitienne :
Andrea Mantegna, Giovanni Bellini, et Cima da Conegliano, des artistes
sur lesquels des campagnes d'analyses approfondies ont apporté des
résultats très différents, et, dans au moins un cas, sensationnels,
démontrant clairement les avantages, mais aussi les défauts et les
limites, d'une approche technico-scientifique à l'oeuvre d'art.

Giovanni Carlo Federico Villa (Turin, 17 novembre 1971) enseigne
l'histoire de l'art moderne à l'Université de Bergame. Étudiant la
peinture vénitienne de la Renaissance et la muséologie, il est
spécialiste des techniques non invasives appliquées aux biens culturels
et, depuis 1998, il a créé des archives publiques de réflectographies
consacrées principalement à la peinture italienne du XVe et du XVIe
siècle, qui concernent actuellement plus de 3500 peintures. Depuis
2002-2003, il enseigne l'histoire et les techniques des analyses à
infrarouges à l'Université catholique du Sacro Cuore (Milan). Il a été
coordinateur scientifique de l'exposition Antonello da Messina (2006) et
commissaire de l'expositionGiovanni Bellini (2008-2009) aux Scuderie del
Quirinale à Rome. Il prépare une nouvelle exposition monographique, au
même endroit, sur Lorenzo Lotto. Parmi ses publications récentes : Una
sonora clausura. La Galleria d'arte moderna di Torino, cronaca di
un'instituzione, Milan, 2003 ; Analisi non invasive per le opere d'arte.
Casi esemplari e repertorio iconografico, Milan, 2005 ; Indagando
Mantegna, Mantoue, 2006 ; Dalla conservazione alla storia dell'arte.
Riflettografia e analisi non invasive per lo studio dei dipinti, Pise,
2006 ; Coordination et direction éditoriale des trois volumes du
catalogue scientifique et des deux guides de la Pinacoteca civica du
palais Chiericati de Vicence (2001-2005).

6 - Gülru Necipoglu (Harvard University), invitée par Rémi Labrusse
Vendredi 13 mai 2010

Visual Cosmopolitanism and the Aesthetics of Fusion: Artistic
Interactions with Renaissance Italy at the Court of Sultan Mehmed II

Gülru Necipoglu est professeur titulaire de la chaire Aga Khan d'art et
d'architecture islamiques, à l'université d'Harvard, depuis 1993. Après
des études au Robert's College d'Istanbul, elle a poursuivi sa formation
aux Etats-Unis et a soutenu sa thèse à Harvard en 1986, sous la
direction d'Oleg Grabar. Cette thèse a été publiée en 1991 sous le titre
Architecture, Ceremonial and Power. The Topkapi Palace in the Fifteenth
and Sixteenth Centuries. Mme Necipolu est également rédactrice en chef
de la revueMuqarnas. An Annual on the Visual Culture of the Islamic
World. Parmi ses travaux, il faut notamment mentionner The Topkapi
Scroll - Geometry and Ornament in Islamic Architecture (1995) et The Age
of Sinan : Architectural Culture in the Ottoman Empire (2005), deux
ouvrages qui ont profondément transformé notre perception de la culture
artistique ottomane et ont été couronnés par de nombreuses récompenses
internationales.

Les travaux du professeur Necipoglu articulent histoire politique et
sociale de l'Empire ottoman et esthétique des formes ornementales
islamiques. A partir du cas ottoman, elle construit d'un même mouvement
une histoire et une sémiotique du regard en terres d'Islam. Dans ce
cadre, son attention se porte particulièrement sur les interactions avec
la culture artistique occidentale à la Renaissance.

seminairecommuninha.fr

Quellennachweis:
ANN: Seminaire commun de l'INHA (Paris, Dec 10-May 11). In: ArtHist.net, 11.11.2010. Letzter Zugriff 19.10.2025. <https://arthist.net/archive/33184>.

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