CONF Nov 19, 2020

Le futur du livre d’art (online, 2 Dec 20)

Online, Dec 02, 2020
Registration deadline: Dec 2, 2020

CÉAC – Collectif d’éditeurs d’art contemporain

Le numérique a remodelé la production du savoir, le processus de recherche, les modalités de lecture sans négliger la conception et la réalisation de livres et leur distribution. Cette table ronde est l’occasion de réunir des spécialistes à propos des mutations actuelles et à venir du livre d’art dans l’univers numérique. Elle vise à comprendre à quoi ressemblera le livre d’art dans le futur, tout en soulevant des questions éthiques et politiques qui doivent collectivement être débattues, par exemple en matière de découvrabilité du point de vue de la diversité culturelle. Les producteurs de livres, les artistes comme les éditeurs doivent aussi se positionner par rapport à un cadre juridique assimilant cette pratique créative à une ressource économique, à savoir la propriété intellectuelle.

Événement en ligne gratuit
Inscription requise à : lefuturcentrevox.ca

Les personnes inscrites recevront par courriel un lien privé Zoom pour se joindre à l’événement. Les conférences se feront en français à l’exception de la conférence d’ouverture qui sera en anglais.

PROGRAMME

Introduction par Marie J. Jean

13 h
Conférence d’ouverture
Supportive machines in post-digital artists’ publications (en anglais)
Alessandro Ludovico

Historiquement, le rêve d’une machine « à penser » autonome, capable de se comporter comme un être humain, a été imaginé, testé et, éventuellement, mis en œuvre pour produire divers résultats en partie décevants. À l’ère du post-numérique, alors que différentes technologies sont reconnues comme étant autonomes dans l’exécution de certaines tâches, de nouveaux types de publications sont expérimentés : les « publications assistées par ordinateur ». Écartant l’objectif de remplacer les humains par des machines, les artistes contemporains peuvent miser, pour leurs publications, sur des techniques sophistiquées qui ne sont pas de simples outils, mais des entités informatiques avec lesquelles il est possible d’établir un dialogue.

Alessandro Ludovico est chercheur et artiste, et il dirige la revue Neural depuis 1993. Il détient un doctorat en anglais et communication de l’Université Anglia Ruskin à Cambridge (R.-U.). Il est professeur agrégé à la Winchester School of Art de l’Université de Southampton. Il a publié et dirigé plusieurs ouvrages, et a donné des conférences à travers le monde. Il a également agi comme conseiller pour le projet magazine de la documenta 12. Il est l’un des auteurs de la trilogie primée Hacking Monopolism, composée de trois œuvres (Google Will Eat Itself, Amazon Noir, Face to Facebook).

13 h 30
Livres d’art et livres d’artistes conjugués au numérique
Par Lucile Haute

Quelles mutations le livre subit-il, au juste, lorsqu’il devient « numérique » ? S’il est désormais acquis que la conception et la production des livres se font via des systèmes informatisés, c’est donc que la spécificité du « livre numérique » ne se trouve pas dans ses outils et processus de création. Il est probable que ce que l’on nomme — sans le définir toujours — « livre numérique » n’est déjà plus un livre, mais un hypermédia plutôt qu’un livre, moins homothétique du papier qu’hybride d’autres médias, « augmenté » ou « enrichi ». Se pose néanmoins la question de savoir si le livre numérique parvient à rejoindre les attentes forgées par le livre imprimé, tout en tirant avantage des potentiels suggérés par son appartenance au registre numérique. Que devient l’expérience sensorielle de lecture lorsqu’elle bascule sur des supports numériques ou non conventionnels ? Qu’est-ce qui échappe, qu’est-ce qui se crée lors de la traduction d’un mode sensible à un autre, du papier à l’écran, de l’écran au papier ? À travers l’étude d’un corpus de publications qui se sont attachées à porter des expérimentations formelles et éditoriales, il s’agira d’ouvrir l’espace pour des écritures indisciplinées, d’en étudier la conception éditoriale, graphique et interactive, et jusqu’à leurs écosystèmes techniques.

Lucile Haute est artiste, docteure en arts plastiques, maîtresse de conférences en design à l’Université de Nîmes et chercheuse associée à EnsadLab (École nationale supérieure des arts décoratifs, Paris). Ses recherches plastiques et théoriques portent sur les méthodologies et formes de publication de la recherche en art et en design, les nouvelles formes de publication, le design des éditions scientifiques (revues, ouvrages), le livre d’artiste ou encore les formes hybrides de récit (texte, performance, installation, mise en image ou en vidéo). Elle a étudié l’habitabilité du monde contemporain en incarnant une certaine figure du cyborg, réalisant des performances à la lisière des espaces tangibles et numériques. Elle dirige la collection liteʁal qui réunit des livres numériques et imprimés, en anglais et en français, dédiés à l’art contemporain et au design, édités par Art Book Magazine (Paris). En 2018, elle a codirigé un numéro de la revue Sciences du Design, consacré en partie à des questions de publication de la recherche et plus généralement aux devenirs numériques de l’édition. Elle a contribué, en 2019, au troisième numéro de la revue Back Office, dédiée au design graphique et aux pratiques numériques, et thématisé « Écrire l’écran ». En 2020, elle prend la responsabilité éditoriale de la revue Hybrid (Presses Universitaires de Vincennes). Elle est membre permanente de l’EA 7447 – PROJEKT, composante de l’Université de Nîmes, et membre associée de l’EA 7410 – SACRe (Sciences, Arts, Création, Recherche), composante de l’Université Paris Sciences & Lettres.

14 h Période de questions suivie d’une pause

14 h 30
La blockchain au service de la protection du droit d’auteur dans le domaine du livre numérique
Par Eléna Deleuze

La question du futur du livre d’art nous amène à nous questionner sur la place des technologies dans le monde littéraire. Cette présentation s’intéressera en particulier à une nouvelle technologie : la blockchain. Il semble que cette technologie, relativement récente, puisse offrir de nombreuses opportunités, notamment dans la protection des droits des différents acteurs du circuit littéraire, à commencer par les auteurs. Après une brève présentation de la blockchain et une énonciation des problèmes rencontrés par ses acteurs, il s’agira d’identifier les éléments de cette technologie qui pourraient être mis au profit du livre, mais aussi d’en mentionner les failles.

Spécialiste en droit de la propriété intellectuelle, Eléna Deleuze a poursuivi des études de droit en France et a intégré la promotion 2017-2018 du master 2/LL. M. – Propriété intellectuelle fondamentale et technologies numériques des universités Laval et Paris-Saclay. Intéressée par la littérature et les nouvelles technologies, elle a réfléchi, lors de son mémoire de recherche, à la conciliation entre ces deux domaines qui lui tiennent à cœur. Pour cela, elle s’est interrogée à savoir si la technologie blockchain pouvait servir de protection au droit d’auteur dans le domaine du livre numérique. Cette formation bidiplômante, ouverte à l’international, lui a donné le goût d’approfondir ses connaissances du droit québécois. Elle poursuit désormais des équivalences en droit à l’Université de Montréal dans le but de passer le barreau québécois.

15 h
Découvrabilité et diversité des contenus culturels à l’ère des plateformes numériques : Enjeux et défis
Par Destiny Tchéhouali

La multiplication des plateformes de diffusion et de distribution numériques de contenus culturels (livres, films/séries, musique) auxquels les citoyens ont accès ne garantit pas de manière systématique la mise en valeur, l’exposition et la découvrabilité d’une diversité de contenus dans l’offre disponible. Alors qu’il est techniquement possible que ces plateformes transnationales (Amazon, Netflix, Spotify, YouTube, etc.) contribuent grâce à leurs algorithmes à mieux faire connaître la diversité des expressions culturelles nationales ou locales, elles ont plutôt tendance à favoriser une consommation culturelle standardisée (mainstream), en promouvant et en recommandant les contenus les plus populaires. Cette communication analysera les principaux enjeux et défis actuels liés aux processus de découverte et de consommation d’une diversité de contenus en ligne, en proposant quelques pistes de solutions du point de vue de la réglementation.

Destiny Tchéhouali est professeur de communication internationale au Département de communication sociale et publique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il est membre de la Chaire UNESCO en communication et technologies pour le développement, à laquelle est rattaché l’Observatoire des réseaux et interconnexions de la société numérique (ORISON), dont il est le directeur. Il est également codirecteur du Groupe d’études et de recherches axées sur la communication internationale et interculturelle (GERACII). Titulaire d’un doctorat en géographie des technologies de l’information et de la communication (TIC) de l’Université de Toulouse Jean Jaurès, sa thèse, soutenue en 2013, dresse le bilan des politiques internationales de solidarité numérique en Afrique. Ses recherches actuelles portent, entre autres, sur l’impact des plateformes numériques mondiales (telles que Netflix, Spotify ou YouTube) sur la découvrabilité et la consommation en ligne d’une diversité de produits culturels (audiovisuels, cinématographiques et musicaux) nationaux ou locaux, la gouvernance d’Internet face aux nouveaux enjeux géopolitiques du cyberespace et de la société de l’information (déploiement des réseaux 5G, développement de l’Internet des objets et de l’intelligence artificielle, neutralité d’Internet, cybersécurité et cyberdiplomatie). Il est l’auteur d’une vingtaine de publications scientifiques et de rapports d’étude relatifs à ces enjeux.
15 h 30 Période de questions

Table ronde organisée par le CÉAC, un collectif d’éditeurs d’art contemporain qui se sont regroupés pour réfléchir à l’édition de publications d’art, sous toutes ses formes.

Les membres du CÉAC :
Centre Sagamie ; Éditions les petits carnets ; Galerie de l’UQAM ; EXPRESSION, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe ; Galerie Leonard & Bina Ellen de l’Université Concordia ; MOMENTA | Biennale de l’image ; Musée d’art de Joliette ; Plein sud, centre d’exposition en art actuel ; VOX, centre de l’image contemporaine ; VU Centre de diffusion et de production de la photographie.

Reference:
CONF: Le futur du livre d’art (online, 2 Dec 20). In: ArtHist.net, Nov 19, 2020 (accessed Apr 18, 2024), <https://arthist.net/archive/23960>.

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