Sep 30, 2018

Nachruf | Nécrologie

Catherine Nuber

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Florens Deuchler (1931 – 2018)

Ich erinnere mich an eine Fotografie des jungen, noch nicht dreissigjährigen Florens Deuchler, die ihn zeigte, gekleidet mit lässiger Eleganz, eine Treppe herabsteigend, erscheinend strahlend wie ein junger Gott. Die Fotografie hing in seiner wunderbaren Villa südlich von Florenz, die eines der vielen behaglichen Häuser an unvergleichlicher Lage war, die er im Lauf seines Lebens mit seiner Familie bewohnte. Er ermöglichte sich damit eine legendäre Gastfreundschaft. 1988 z.B. bewirteten er und seine Frau in ihrem Haus in Perroy auf festliche Art die zahlreichen Autoren, die er für das Grossprojekt Ars Helvetica engagiert hatte. Als Direktor des Istituto Svizzero in Rom hielt Florens Deuchler eine offene Gastfreundschaft gegenüber den vielen kulturellen Instituten aus allen Ländern und trug nach Kräften dazu bei, die kulturellen und wissenschaftlichen Verbindungen der Schweiz und ihren Stipendiatinnen und Stipendiaten zu fördern. Dies hatte er schon getan als Mitglied des Stiftungsrates von Pro Helvetia, dem er von 1974 bis 1985 angehörte.

Die Grundlage dazu waren sein kosmopolitanes Selbstverständnis und sein internationales Ansehen als Kunsthistoriker. Bereits als Student hatte er sich international und nach mehreren Fachrichtungen ausgerichtet. Für den Internationalen Kongress für Kunstgeschichte in Bonn 1964 amtete er als Sekretär für Herbert von Einem, und von 1968 bis 1972 war er Direktor von The Cloisters, der mittelalterlichen Abteilung des Metropolitan Museum in New York. Der Grund seiner Rückkehr nach Genf, an die Universität, war, wie er mir sagte, dass er mit seinem New Yorker Gehalt das Studium seiner Kinder nicht finanzieren konnte.

Nun also Genf, nachdem das Interesse schon vielfach der Schweiz gegolten hatte, vor allem der Burgunderbeute, die er erforschte, im Bernischen Historischen Museum stellte und für die er einen Katalog publizierte. Die Schweiz des Mittelalters blieb eines seiner Hauptinteressen, der er unzählige Publikationen widmete.

1976 gründete Florens Deuchler in Genf mit der Unterstützung vieler Kolleginnen und Kollegen die Vereinigung der Kunsthistoriker in der Schweiz. Vielstimmig war die Häme, es sei schon voraussehbar, dass die unverbesserlichen streithähnigen Kunsthistoriker dem Vorhaben in spätestens drei Jahren ein Ende bereiten würden. Tatsächlich war Florens Deuchler ein kraftvoller Initiator, verfügte aber nicht über ausreichend diplomatisches Geschick, und er reagierte angewidert auf die Anfeindungen von vielen Seiten. Hans A. Lüthy hinderte ihn, 1979 den Bettel hinzuwerfen und konnte mit einer ordentlichen Übergabe und einem neuen Präsidenten den Fortbestand dieser Organisation sichern, die zur wichtigsten Standesorganisation wurde.

Deuchlers grosses Unternehmen war die Ars Helvetica, die mit Unterstützung von Pro Helvetia im Hinblick auf 1991 begonnen und mit 13 Bänden wunderbarerweise auch zustande kam. Es ging um das wichtige Vorhaben, eine neue Konzeption einer Geschichte der nationalen Kunst zu entwerfen, die der Situierung eines Landes zwischen Italien, Frankreich und Deutschland mit aller Offenheit gerecht werden könnte. Es gehört zu den grossen Verdiensten Deuchlers, dieses Vorhaben realisiert und die Ars Helvetica in allen vier Landessprachen publiziert zu haben.

Nach dem Rücktritt von seinen Ämtern widmete sich Florens Deuchler seinen breiten Interessen, die tatsächlich vom Mittelalter bis zu Lyonel Feininger reichten. Florens Deuchler blieb unermüdlich. Er wagte einen kühnen interdiszplinären Versuch über den Epochenwandel von 1912. Sein letztes grosses Buch, 2017, galt den nachantiken Spuren von Quintilians Institutio oratoria von Cennino Cennini bis zu Johann Georg Sulzer. Florens Deuchler starb am 25. Juli 2018 in Aubonne, VD.

Oskar Bätschmann

Florens Deuchler (1931 – 2018)

Je me souviens d’une photographie de Florens Deuchler le montrant, âgé d’à peine trente ans et vêtu avec une élégance désinvolte, en train de descendre un escalier aussi rayonnant qu’un jeune dieu. La photo était accrochée au mur de la splendide villa qu’il habitait au sud de Florence, l’une des nombreuses et agréables maisons à la situation incomparable où il a vécu avec sa famille. Elles lui permettaient de soigner son hospitalité légendaire. En 1988, par exemple, lui et sa femme régalaient de repas festifs les nombreux auteurs qu’il avait engagés pour son grand projet Ars Helvetica dans leur maison de Perroy. A l’époque où il dirigeait l’Institut suisse de Rome, Florens Deuchler entretenait une franche hospitalité envers les nombreux instituts culturels de tous pays et ne ménageait pas ses efforts pour encourager les liens culturels et scientifiques de la Suisse et de ses boursiers. Il en avait fait de même alors qu’il siégeait au Conseil de fondation de Pro Helvetia, dont il a été membre de 1974 à 1985.

C’était là le fruit de son esprit cosmopolite et de sa réputation internationale d’historien de l’art. Déjà pendant ses études, il s’était orienté vers l’international et vers plusieurs disciplines. Il avait officié en tant que secrétaire d’Herbert von Einem pour le Congrès international d’histoire de l’art à Bonn en 1964, et, de 1968 à 1972, dirigé The Cloisters, le département d’art médiéval du Metropolitan Museum de New York. La raison de son retour à Genève, à l’université, était, m’a-t-il confié, que son salaire new yorkais ne lui permettait pas de financer les études de ses enfants.

Genève, donc, après que son intérêt se soit porté à maintes reprises sur la Suisse, et surtout sur le butin de Bourgogne, auquel il a consacré des travaux de recherche, qu’il a présenté au Musée d’Histoire de Berne et au sujet duquel il a publié un catalogue. La Suisse du Moyen Âge est restée au centre de ses intérêts, il lui a consacré plusieurs publications.

En 1976, Florens Deuchler fondait à Genève, avec le soutien de nombreux collègues, l’Association suisse des historiens de l’art. Les moult railleries suscitées par le projet prédisaient que l’indécrottable esprit de coq des historiens de l’art ne lui laisserait pas plus de trois ans à vivre. Si Florens Deuchler était bel et bien un puissant initiateur, il ne possédait pas assez de talent diplomatique et a été écœuré par les attaques subies, provenant de toutes parts. Hans A. Lüthy l’empêcha de jeter l’éponge en 1979 et pu, par une dation convenable et un nouveau président, assurer la pérennisation de cette organisation devenue aujourd’hui la plus importante de la branche.

La grande entreprise de Florens Deuchler a été l’Ars Helvetica, commencée avec le soutien de Pro Helvetia en vue de l’année 1991 et transformée en une superbe réussite avec ses 13 volumes. L’important projet consistait à esquisser une nouvelle conception de l’histoire de l’art national, rendant justice à la situation du pays entre l’Italie, la France et l’Allemagne avec le maximum d’ouverture. C’est un des grands mérites de Florens Deuchler d’avoir réalisé ce projet et publié l’Ars Helvetica dans les quatre langues nationales.

Après s’être retiré de ses fonctions, Florens Deuchler s’est consacré à ses vastes intérêts, dont l’éventail s’étend du Moyen Âge à Lyonel Feininger. Il est resté infatigable. Il a osé une tentative interdisciplinaire audacieuse sur le changement d’époque de 1912. Son dernier grand livre, en 2017, était consacré aux traces post-antiques de l’Institutio oratoria de Quintilien, de Cennino Cennini à Johann Georg Sulzer. Florens Deuchler est décédé le 25 juillet 2018 à Aubonne, VD.

Oskar Bätschmann
traduit par Stéphane Rigault

Reference:
Nachruf | Nécrologie. In: ArtHist.net, Sep 30, 2018 (accessed Nov 4, 2024), <https://arthist.net/archive/19067>.

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