CFP Jun 2, 2017

Bibliothèques et musées en Suisse (Lausanne, 24-25 May 18)

Musée historique de Lausanne, Suisse, May 24–25, 2018
Deadline: Aug 31, 2017

Valérie Kobi

[Deutsche Fassung unten]

APPEL A COMMUNICATIONS

BIBLIOTHÈQUES ET MUSÉES EN SUISSE :
HISTOIRES CROISÉES (18E-19E SIÈCLES)

COLLOQUE INTERDISCIPLINAIRE, MUSÉE HISTORIQUE DE LAUSANNE
24-25 MAI 2018

La présence d’objets, voire de véritables cabinets de curiosités, dans l’enceinte des bibliothèques caractérise bon nombre de bibliothèques d’Ancien Régime. Depuis le XVIIe siècle, l’interaction entre livres et objets est en effet thématisée comme un enjeu bibliothéconomique primordial : monnaies, médailles, instruments scientifiques, échantillons naturels et artéfacts exotiques sont appelés à dialoguer avec les livres afin de nourrir le projet de connaissance encyclopédique de la bibliothèque. À la fois ornements et compléments du savoir livresque, ils mettent en scène une confrontation entre le discours et la dimension matérielle, voire palpable de ce même discours.

À la suite de la Révolution française, qui décrète le musée espace public aux fins didactique, patrimoniale et civique, ces objets se voient cependant progressivement expulsés de l’enceinte des bibliothèques et soutiennent, dans de nombreux cas, la naissance d’institutions muséales. Entre la fin du XVIIIe siècle et tout au long du siècle suivant, innombrables sont en effet les musées qui se créent sur la base de collections « éjectées » de l’espace de la bibliothèque. Les causes de cette autonomisation forcée sont souvent pratiques, ces collections ayant atteint une ampleur qui ne leur permet plus de demeurer intégrées aux surfaces prévues pour les livres. Mais des raisons d’ordre politique, scientifique voire épistémologique entrent également en ligne de compte. Il n’en reste pas moins que, dans cette perspective, les bibliothèques, et notamment les bibliothèques publiques, apparaissent comme des antichambres des musées et la condition sine qua non de l’émergence d’un panorama muséal régional et national.

La Suisse et ses villes illustrent clairement la fécondité de cette articulation. Les collections des cabinets de la bibliothèque de Genève, de la bibliothèque de l’Académie de Lausanne ou encore de la Bibliothèque de la Bourgeoisie de Berne, pour n’en mentionner que quelques-unes, provoquent et alimentent dans un premier temps la création des muséums d’histoire naturelle de leurs villes respectives, puis dans un second temps celles des musées d’art, d’histoire et d’ethnographie de ces lieux.

Malgré son importance, cette interdépendance ne semble pas avoir stimulé l’intérêt des chercheurs. Au contraire, un certain cloisonnement disciplinaire persiste entre les spécialistes de l’histoire des bibliothèques et de l’histoire des musées. Si les premiers attribuent aux cabinets un rôle fondamentalement mineur dans le programme de connaissance de la bibliothèque des Lumières, les seconds ne concentrent leur regard que sur le musée dès le moment où celui-ci acquiert une existence autonome. C’est cette lacune que le colloque propose de combler. Dans le but d’élaborer une réflexion interdisciplinaire, la rencontre souhaite réunir historiens des collections et professionnels du monde des bibliothèques et des musées pour présenter une série de cas d’étude. Le colloque se focalisera essentiellement sur la Suisse afin de faciliter la délimitation géographique de la problématique. Cependant, des propositions concernant d’autres territoires nationaux seront les bienvenues dans la mesure où elles contribueront à la formulation de principes méthodologiques.

Quatre axes de réflexion structureront les échanges :

1. il s’agira d’abord de problématiser le statut des collections d’objets de bibliothèques pour saisir les modalités sous-jacentes de leur arrivée et de leur arrangement. De même, nous chercherons à comprendre comment ces objets négocient leur cohabitation avec les collections livresques ;

2. nous soulèverons également la question de leur émancipation par rapport aux livres : qu’est-ce qui motive cette émancipation ? Qui en sont les acteurs ? Qu’est-ce que ces remaniements impliquent au sein même de la bibliothèque ? Comment le rapport entre le musée naissant et la bibliothèque se pense-t-il ? Comment s’entretient-il ? Pourquoi se dégrade-t-il ?

3. nous aborderons ensuite le problème de la perte de sens souvent provoquée par la répartition des objets dans des collections spécialisées, perte qui se répercute sur les politiques de gestion des collections ;

4. des questions méthodologiques retiendront enfin notre attention : est-ce qu’une histoire croisée des bibliothèques et des musées est véritablement réalisable ? Quels types de sources peuvent la soutenir ? Et qu’en est-il aujourd’hui de l’articulation bibliothèques/musées dans la gestion d’institutions culturelles ? Conditionne-t-elle les politiques patrimoniales contemporaines ?

La période prise en compte est celle allant du XVIIIe siècle à la fin du XIXe siècle ; des communications portant sur le XXe seront toutefois acceptées si elles dialoguent avec des pratiques ou des discours hérités des siècles précédents.

Les communications individuelles seront limitées à 25 minutes, celles en tandem à 40 minutes. Les propositions, en français, en allemand, en italien ou en anglais comprendront environ 300 mots. Elles sont à adresser à Rossella Baldi (rossella.baldiunine.ch) et à Valérie Kobi (valerie.kobiuni-bielefeld.de).
Délai pour l’envoi des propositions : 31 août 2017. Les réponses seront envoyées dans le courant du mois d’octobre 2017.

Comité scientifique : Rossella Baldi, Danielle Buyssens, Valérie Kobi, Claude-Alain Kuenzi, Matthias Oberli, Michel Schlup, Martin Schultz.

CALL FOR PAPERS

BIBLIOTHEKEN UND MUSEEN IN DER SCHWEIZ :
ÜBERSCHNEIDENDE GESCHICHTEN (18.–19. JAHRHUNDERT)

INTERDISZIPLINÄRE KONFERENZ, HISTORISCHES MUSEUM LAUSANNE
24–25. MAI 2018

Für viele Bibliotheken des „Ancien Régime“ ist die Anwesenheit von Gegenständen und veritablen Kuriositäten-Kabinetten charakteristisch. In der Tat ist das Zusammenspiel zwischen Büchern und Gegenständen seit dem 17. Jahrhundert ein zentrales Thema des Bibliothekswesens: Münzen, Medaillen, Instrumente, Proben aus der Natur und exotische Artefakte interagieren mit den Büchern und erweitern das enzyklopädische Wissen der Bibliothek. Sie stellen, gleichzeitig als Verzierung und als Ergänzung des Bücherwissens, die materielle Dimension des Geschriebenen dar.

Im Anschluss an die Französische Revolution, die das Museum als öffentlichen Raum für didaktische, kulturelle und bürgerliche Zwecke verkündete, werden diese Gegenstände nach und nach aus den Bibliotheken entfernt und führen in vielen Fällen zur Entstehung von Museen. Zwischen dem Ende des 18. und während des ganzen nächsten Jahrhunderts entstehen in der Tat unzählige Museen aufgrund von Sammlungen von Objekten, die aus dem Bibliotheksraum „ausgelagert“ wurden. Die Ursachen dieser Trennungen sind praktische, da diese Sammlungen einen Umfang erreicht hatten, der es ihnen nicht mehr erlaubte, in den für die Bücher geplanten Ablageflächen zu verbleiben. Aber politische, wissenschaftliche und sogar epistemologische Ursachen werden ebenfalls in Betracht gezogen. Nichtsdestotrotz erscheinen in dieser Perspektive Bibliotheken und insbesondere öffentliche Bibliotheken als „Prototypen“ der Museen und die Grundvoraussetzung für die Entstehung eines regionalen und nationalen Museumspanoramas.

Die Schweiz und ihre Städte illustrieren deutlich die Fruchtbarkeit dieses Zusammenspiels. Die Sammlungen der Genfer Bibliothek, der Bibliothek der Akademie von Lausanne und der Burgerbibliothek Bern, um nur ein paar Beispiele zu nennen, initiieren und fördern zunächst die Entstehung der Naturkundemuseen ihrer jeweiligen Städte und später der Kunst-, Geschichts- und Ethnographiemuseen.

Trotz ihrer Wichtigkeit hat diese Wechselbeziehung in der Forschung bisher erst wenig Interesse geweckt. Es bleiben im Gegenteil disziplinäre Grenzen bestehen zwischen Spezialisten der Bibliotheksgeschichte und der Museumsgeschichte. Erstere teilen den Objektsammlungen der Bibliotheken eine grundsätzlich untergeordnete Rolle im Forschungsprogramm der Bibliothek der Aufklärung zu, letztere konzentrieren den Blick auf das Museum erst, wenn es eine unabhängige Existenz erworben hat. Es ist diese Lücke, die unsere Konferenz zu schliessen vorschlägt. Um interdisziplinäres Denken zu fördern, sollen Sammlungshistoriker und Fachleute der Bibliotheken und Museen zusammentreffen, um eine Reihe von Fallstudien zu präsentieren. Die Konferenz wird sich vor allem auf die Schweiz konzentrieren, um die geographische Lokalisierung der Fragestellung zu erleichtern. Allerdings sind Vorschläge für Beispiele aus anderen Regionen ebenfalls willkommen, soweit sie zur Formulierung von methodischen Grundlagen beitragen.

Vier Themenfelder sollen die Diskussionen strukturieren:

1. Zuerst soll der Status der Objektsammlungen in den Bibliotheken hinterfragt werden, um die ursprünglichen Bedingungen ihrer Ankunft und Anordnung zu verstehen. Ebenso wollen wir ergründen, wie diese Gegenstände ihren Platz in den Büchersammlungen bestreiten;

2. Wir werden auch die Frage nach der Trennung von den Büchern stellen: was motiviert diese Trennung? Wer sind die Akteure? Was bewirken diese Veränderungen innerhalb der Bibliothek? Wie soll man sich den Bezug zwischen dem im Entstehen begriffenen Museum und der Bibliothek vorstellen? Wie wird er aufrechterhalten? Warum bricht er ab?

3. Wir werden darauf die Problematik des Sinn-Verlusts angehen, der häufig auftritt, wenn die Gegenstände Spezialsammlungen zugewiesen werden; ein Verlust, der sich wiederum in der Verwaltungspolitik der Sammlungen bemerkbar macht;

4. Zuletzt werden wir unsere Aufmerksamkeit auf methodischen Fragen legen: ist eine Vereinigung der Bibliotheksgeschichte mit der Museumsgeschichte wirklich machbar? Welche Arten von Quellen können nützlich sein? Und wie steht es heute um das Zusammenspiel Bibliotheken / Museen bei der Verwaltung von Kultureinrichtungen? Beeinflusst es die zeitgenössische Kulturpolitik?

Der behandelte Zeitraum erstreckt sich vom 18. bis zum Ende des 19. Jahrhunderts; Beiträge, die das 20. Jahrhundert betreffen werden jedoch akzeptiert, wenn sie sich auf aus früheren Jahrhunderten abgeleiteten geerbten Vorgehensweisen oder Diskursen beziehen.

Referate von Einzelpersonen sind auf 25 Minuten, als Zweierteam auf 40 Minuten beschränkt. Vorschläge in Französisch, Deutsch, Italienisch oder Englisch sollen etwa 300 Worte beinhalten. Sie sind an Rossella Baldi (rossella.baldiunine.ch) und Valérie Kobi (valerie.kobiuni-bielefeld.de) zu senden.
Frist für die Zusendung der Vorschläge ist der 31. August 2017. Die Antworten werden im Oktober 2017 mitgeteilt.

Wissenschaftliches Komitee: Rossella Baldi, Danielle Buyssens, Valérie Kobi, Claude-Alain Kuenzi, Matthias Oberli, Michel Schlup, Martin Schultz.

Reference:
CFP: Bibliothèques et musées en Suisse (Lausanne, 24-25 May 18). In: ArtHist.net, Jun 2, 2017 (accessed Mar 28, 2024), <https://arthist.net/archive/15699>.

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