Autour de la tenture de La Dame à la Licorne. Féminité, désir, allégorie.
Les cinquièmes rencontres de la Galerie Colbert sont organisées par l’INHA, en partenariat avec le musée de Cluny, musée national du Moyen Âge (www.musee-moyenage.fr) et toutes les institutions présentes dans la galerie (universités, centres de recherche, Inp).
Pour cette cinquième édition, la galerie Colbert ouvre à nouveau ses portes au grand public. Lieu historique conservant la mémoire du XIXe siècle et de ses fameux « passages », elle héberge depuis 2001 la plupart des établissements d’enseignement et de recherche d’Île-de-France en histoire de l’art, ainsi que l’Institut national du patrimoine, permettant de renforcer la communauté scientifique de l’histoire des arts, en tissant des liens entre chercheurs confirmés et doctorants, ainsi que la coopération internationale.
Selon le principe de cette journée, une œuvre a été choisie pour fédérer les réflexions et nourrir les débats, un chef-d’œuvre de l’art européen qui a durablement marqué l’imaginaire des artistes et des créateurs : la tenture de la Dame à la Licorne.
Les multiples sujets que l'on peut aborder à partir de cette œuvre vont bien au-delà de l'intérêt que les concepteurs et réalisateurs portèrent à la tenture : l’allégorie des cinq sens, celle des six vertus courtoises du Roman de la Rose, le riche symbolisme de l’iconographie, la question du métier, sans oublier la représentation de la féminité. Ils concernent non seulement toute l'histoire de l’art, depuis l’iconographie antique des êtres fabuleux ou de la représentation de la féminité jusqu'à Gustave Moreau, Mapplethorpe, Rebecca Horne ou Grégoire Solotareff, mais aussi le spectacle vivant de Gaëlle Bourges ainsi que toutes les pratiques artistiques : peinture, architecture, sculpture, arts décoratifs, théâtre et opéra, musique, photographie, cinéma, vidéo, performance.
Conclusion de la journée : projection / débat
A mon seul désir, conception et récit de Gaëlle Bourges (Association Os / www.gaellebourges.com), 45 min.
Avec Carla Bottiglieri, Gaëlle Bourges, Agnès Butet et Alice Roland, et la participation de 34 volontaires pour le bestiaire final.
Réalisation du film : Claire Ananos
Caméras : Claire Ananos et Hervé Nisic
A mon seul désir convoque les six panneaux de la série de tapisseries connue sous le nom de La Dame à la licorne, qui présente une jeune fille et une licorne entourées d’animaux et de fleurs – vraisemblablement une allégorie des cinq sens augmentée d’un sixième, resté assez mystérieux. Mais les licornes sont aussi réputées terriblement sauvages, ne se laissant approcher que par de jeunes vierges. Le travail insiste donc plutôt sur un des points centraux de l’histoire de l’art européen : la représentation de la virginité des femmes, ou de leur non virginité puisque, Vierge Marie oblige, il y a au cours des siècles comme une oscillation entre déflorations et non déflorations, ce qui revient finalement au même : on n’est jamais tranquille.
Projection suivie d’un débat en présence de Carla Bottiglieri, Gaëlle Bourges, Agnès Butet et Alice Roland, modéré par Panayota Volti, maître de conférence, Université Paris Ouest Nanterre La Défense / THEMAM-ArScAn.
PROGRAMME
9h15
Accueil du public / Mot d'introduction (auditorium)
Antoinette Le Normand-Romain (Directeur général de l’INHA)
9h30 - 11h
Conférences inaugurales (auditorium)
Elisabeth Taburet-Delahaye (conservateur générale du patrimoine - directrice du Musée de Cluny, musée national du Moyen Âge)
Michel Pastoureau (professeur, EPHE / HISTARA)
11h15 - 12h45
2 ateliers simultanés
1. Symbolique (Salle Benjamin)
Responsable : Soercha Dyon (INHA)
Oriane Beaufils (Institut National du Patrimoine)
L’Etoffe des sens : proposition d’une iconographie des tissus dans la Tenture de la Dame à la Licorne.
Fabienne Gallaire (Institut National du Patrimoine)
Les mille fleurs de la Dame à la Licorne : une approche botanique
Robert Blaizeau (Institut National du Patrimoine / Directeur des musées de Saint-Lô)
Une histoire d'amour : les tapisseries de Gombaut et Macée.
2. Métiers (Salle Vasari)
Responsable : Ada Ackerman (THALIM / CNRS)
Maxime Georges Métraux (Université Paris-Sorbonne / centre André Chastel)
Le métier de peintre cartonnier dans les ateliers de tapisserie français des XVIIe et XVIIIe siècles.
Bénédicte Rolland-Villemot (Institut National du Patrimoine)
Un tisserand au travail dans le tableau de Paul Sérusier
Ségolène Le Men (Université Paris Ouest Nanterre La Défense / HAR)
La tapisserie selon Monet, de l'art de peindre à la commande décorative
12h45 - 14h
Pause déjeuner
14h - 15h30
2 ateliers simultanés
3. Bestiaires (Salle Benjamin)
Responsable : Massimo Olivero (université Sorbonne Nouvelle Paris III / THALIM)
Béatrice de Chancel-Bardelot (Musée de Cluny, musée national du Moyen Âge)
La licorne vers 1500 à Paris : une espèce animale omniprésente
Amandine Gaudron (École nationale des chartes)
Des figures allégoriques sensorielles : les singes de La Dame à la Licorne
Kateryna Lobodenko (Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle)
La figure de la licorne dans l’œuvre de G. Solotareff : de l’évolution d’une allégorie (à l’exemple du long-métrage d’animation U, 2006).
4. Féminité (Salle Vasari)
Responsable : Anne Creissels (EHESS / CEHTA )
Grégoire Hallé (Institut National du Patrimoine)
Réflexions autour de la Dovizia de Donatello et de sa symbolique auprès des artistes européens
Panayota Volti (Université Paris Ouest Nanterre La Défense / THEMAM-ArScAn)
L’image de la femme à travers les écrits d’Antonino Pierozzi : visualisation mentale et représentations au XVe s.
Frédérique Desbuissons (INHA / HiCSA)
Une autre « dame à la licorne » : Louise Bourgeois dans l’atelier de Mapplethorpe
15h45 - 17h15
2 ateliers simultanés
5. Réception (Salle Benjamin)
Responsable : Carmen Decu Teodorescu (université de Paris-Sorbonne et université de Genève)
Caroline Vrand (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / BnF, Dép. des Estampes et de la photographie)
Charles VIII et la renaissance des collections royales de tapisseries à la fin du XVème siècle
Lilie Fauriac (Université Paris I Panthéon-Sorbonne / HiCSA)
Réception et réinventions de la Dame à la Licorne dans la deuxième moitié du XIXème siècle : Gustave Moreau (1826-1898) et son programme symbolique.
Jean-Marc Elsholz (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / HiCSA)
La tenture de la dame à la licorne : un objet d'histoire de l'"art... et d'essais". Apports historiographiques d'expériences artistiques contemporaines autour d’une œuvre médiévale.
6. Allégories (Salle Vasari)
Responsable : Kateryna Lobodenko (université Sorbonne Nouvelle Paris III)
Douglas Hoare (Université Paris 8 / EDESTA)
Dame à la licorne et surréalisme
Thibault Boulvain (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, HiCSA / INHA)
Hélène Leroy (Institut National du Patrimoine / Conservatrice au Service des Musées de France)
Rebecca Horn - Unicorn
17h30 - 19h
3 tables rondes simultanées
1. La Dame à la licorne : regards croisés (auditorium)
Modération : Philippe Lorentz (université de Paris-Sorbonne/ centre André Chastel et EPHE / SAPRAT) et Audrey Nassieu Maupas (EPHE / SAPRAT)
Carmen Teodorescu (université de Paris-Sorbonne et université de Genève)
Kate Sowley (université de Strasbourg)
2. Gestes ambigus (Salle Vasari)
Modération : Ada Ackerman (THALIM / CNRS)
Agnès Aubague (Le BUREAU©, artiste)
Valérie Boudier (CEHTA/EHESS, CEAC/Lille3)
Anne Creissels (CEHTA/EHESS, CEAC/Lille3)
3. Hallali ! La licorne à l’épreuve du genre (Salle Benjamin)
Modération : Marion Duquerroy (Paris 1 Panthéon-Sorbonne / HICSA) et Armelle Fémelat (CESR, Tours)
Chloé Maillet (musée du Quai Branly)
Pierre Olivier-Dittmar (EHESS / GAHOM)
Yanick Haenel (Écrivain)
Marie-Hélène/Sam Bourcier (Université Lille 3)
19h30
Projection/débat (auditorium)
A mon seul désir, conception et récit de Gaëlle Bourges (Association Os / www.gaellebourges.com), 45 min.
Avec Carla Bottiglieri, Gaëlle Bourges, Agnès Butet et Alice Roland, et la participation de 34 volontaires pour le bestiaire final.
Réalisation du film : Claire Ananos
Caméras : Claire Ananos et Hervé Nisic
A mon seul désir convoque les six panneaux de la série de tapisseries connue sous le nom de La Dame à la licorne, qui présente une jeune fille et une licorne entourées d’animaux et de fleurs – vraisemblablement une allégorie des cinq sens augmentée d’un sixième, resté assez mystérieux. Mais les licornes sont aussi réputées terriblement sauvages, ne se laissant approcher que par de jeunes vierges. Le travail insiste donc plutôt sur un des points centraux de l’histoire de l’art européen : la représentation de la virginité des femmes, ou de leur non virginité puisque, Vierge Marie oblige, il y a au cours des siècles comme une oscillation entre déflorations et non déflorations, ce qui revient finalement au même : on n’est jamais tranquille.
Projection suivie d’un débat en présence de Carla Bottiglieri, Gaëlle Bourges, Agnès Butet et Alice Roland, modéré par Panayota Volti, maître de conférence, Université Paris Ouest Nanterre La Défense / THEMAM-ArScAn.
Vous trouverez le programme détaillé à l'adresse suivante : http://www.inha.fr/fr/agenda/parcourir-par-annee/en-2016/janvier-2016/cinquiemes-rencontres-de-la-galerie-colbert.html
PARTENAIRES DE LA GALERIE COLBERT
École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
École nationale des chartes (ENC)
École Pratique des Hautes Études (EPHE)
Institut national d'histoire de l'art (INHA)
Institut national du patrimoine (Inp)
THALIM / CNRS (Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité)
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Université Paris VIII Vincennes Saint-Denis
Université Paris-Sorbonne
Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
En partenariat avec le musée de Cluny, musée national du Moyen Âge / www.musee-moyenage.fr
Quellennachweis:
CONF: La Dame à la Licorne (Paris, 30 Jan 16). In: ArtHist.net, 18.01.2016. Letzter Zugriff 22.05.2025. <https://arthist.net/archive/12005>.