CARLO GINZBURG
Des formes et des preuves
Vendredi 4 mars 2011 – Auditorium de la Galerie Colbert
Institut national d’histoire de l’art (INHA)
Colloque organisé par Zahia Rahmani (Institut national d’histoire de l’art) et Martin Rueff (université de Genève)
En présence de Carlo Ginzburg, ce colloque a lieu à l’occasion de la parution en langue française de trois de ses livres:
– Mythes, emblèmes, traces morphologie et histoire (Paris, éditions Verdier 2010 ; réédition revue et augmentée de l’ouvrage paru en 1989);
– Le fil et les traces, Vrai, Faux, Fictif, (Paris, éditions Verdier 2010);
– Peur, révérence, terreur : quatre études d’iconographie politique (à paraître, Dijon, éditions des Presses du réel, printemps 2011).
Né en 1939, professeur à l’École normale supérieure de Pise et à l’université de Californie, Los Angeles, Carlo Ginzburg est l’un des plus grands historiens vivants.Son œuvre, mondialement connue, se distingue par ses thèmes de recherche (sur les conditions de possibilité d’une histoire des croyances populaires, notamment, mais aussi sur la question de la restitution de la parole aux personnes « privées d’histoire », sur l’attributionnisme et sur la relation entre histoire et histoire de l’art) ; par ses exigences méthodologiques et ses inventions conceptuelles (le paradigme indiciaire), ainsi que par son engagement politique qui plonge dans son histoire personnelle comme dans l’histoire récente de l’Italie.
Sous la responsabilité scientifique de Zahia Rahmani et de Martin Rueff, ce colloque comportera deux volets : le matin sera consacré aux études iconographiques de Ginzburg et à sa pratique de la micro histoire ; l’après-midi abordera la question de la vérité en histoire et le rôle de la fiction littéraire comme document. Dans un cas comme dans l’autre, c’est la stratégie de Carlo Ginzburg qui sera au centre des débats. Son opposition au postmodernisme, qui de son point de vue confond deux niveaux d’argumentation (ce n’est pas parce qu’il écrit l’histoire que l’historien compose des récits de même nature que ceux du romancier), offre une puissante méditation sur le statut de la preuve et sur les méthodes qui permettent de la faire prévaloir. Rien ne sert de répéter une croyance brute dans les faits: il faut inventer des enquêtes susceptibles de montrer comment le vrai et le fictif s’entremêlent, pour les démêler et dénoncer ainsi les puissances du faux.
PROGRAMME
9h Ouverture par Philippe Sénéchal
directeur du département des Études et de la Recherche, INHA
9h15 Introduction par Zahia Rahmani et Martin Rueff
L’HISTORIEN ET LES IMAGES modération : Zahia Rahmani
9h30 Alain Schnapp, université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Où se cache la cité dans l’image ? Réflexion sur la ruse des imagiers en Grèce ancienne
10h15 Christian Joschke, université de Lyon 2 Lumière
« Pathosformel » : morphologie et histoire des images politiques
11h Pause
11h15 François-René Martin, École nationale supérieure des beaux-arts, Paris
Formule pathétique, formule politique: à propos de Guernica de Picasso
12h Martin Rueff, université de Genève
L’historien et les noms propres
13h Pause
LA FORME, LE SENS ET LA PREUVE modération : Martin Rueff
14h30 Muriel Pic, université de Neuchâtel
Deviner le passé : traces ou présages ?
15h15 Pedro Cordoba, université de Paris 4 Paris-Sorbonne
Un nouveau casuiste
16h Pause
16h15 Hélène Merlin-Kajman, université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle
« Champs magnétiques » : littérature et traces documentaires
17h Projection du film de Jean-Louis Comolli, suivie d’une discussion avec le réalisateur
Le peintre, le poète et l’historien (2005, 26 minutes)
17h45 Carlo Ginzburg
Nos mots et les leurs : une réflexion sur le métier d’historien aujourd’hui
18h30 Conclusion
Reference:
CONF: Carlo Ginzburg. Des formes et des preuves (Paris, 4 Mar 2011). In: ArtHist.net, Mar 3, 2011 (accessed Nov 5, 2025), <https://arthist.net/archive/1016>.