CFP 21.06.2025

Les arts du Moyen Âge et de la Renaissance du XIXe siècle (Paris, 8-10 Dec 25)

Institut national d’histoire de l’art and musée de Cluny-musée national du Moyen Âge, Paris, 08.–10.12.2025
Eingabeschluss : 12.07.2025

Daniele Rivoletti, Université Clermont Auvergne

[English version below]

Appel à contribution per "Les arts du Moyen Âge et de la Renaissance du XIXe siècle: réception, collectionnisme et ré-interprétations" (Paris, 8-10 décembre 2025).

Ces deux journées d’étude sont organisées par Daniele Rivoletti (Université Clermont Auvergne/Institut universitaire de France), Frédéric Tixier (Université de Lorraine, Nancy) et Christine Descatoire (musée de Cluny-musée national du Moyen Âge), et se tiendront à Paris (musée de Cluny et Institut National d’Histoire de l’art) les 8 et 9 décembre 2025.
Elles sont en lien avec l’exposition Le Moyen Âge du XIXe siècle. Créations et faux dans les arts précieux, qui aura lieu au musée de Cluny du 7 octobre 2025 au 11 janvier 2026 (commissaires: Christine Descatoire et Frédéric Tixier) et avec le projet de recherche Une histoire patrimoniale transnationale de la sculpture du Quattrocento, financé par l’Institut universitaire de France (porteur: Daniele Rivoletti).
Une troisième journée – le 10 décembre – est en cours d’élaboration en partenariat avec le Louvre-Lens et la New York Medieval Society. Celle-ci prendra la forme d’un workshop et d’une visite de l’exposition Gothiques du Louvre-Lens.

Les problématiques qui seront développées lors de ces journées d’étude visent à compléter et surtout à faire redécouvrir un pan encore mal connu de la réception des arts du Moyen Âge (Ve-XVe s.) et de la Renaissance (XVe-XVIe s.) au cours d’un long XIXe siècle. La temporalité choisiepour cette exploration débutera à partir des années 1820-1830 lorsque les mouvements « néo » médiéval et Renaissance émergent pour s’achever à l’aube de la Première Guerre Mondiale.

Si l’architecture ou encore la peinture ont été interrogées par les courants du néo-médiéval ou du néo-Renaissance, la sculpture, les arts décoratifs au sens large ou encore les arts graphiques ont été moins questionnés. Dès lors, cet événement scientifique souhaite ouvrir de nouvelles pistes de recherche sur la sculpture, sur les arts décoratifs et sur les arts graphiques du Moyen Âge et de la Renaissance, notamment en ce qui concerne l’histoire des techniques, du goût, du collectionnisme ou encore de la culture visuelle des artistes/artisans au cours du XIXe siècle.

De même, le processus de patrimonialisation des artefacts de ces deux périodes historiques ne sera pas oublié dans la mesure où il s’est déroulé sur un temps long (qui couvre unegrande partie du XIXe et du début du XXe siècle) et à une échelle géographique très large, marquée par un fort polycentrisme : Florence, Berlin, Londres et Paris participèrent en effet, à faire de ces objets des biens à forte valeur symbolique, culturelle et économique. Par leur nature même, ces journées d’étude appellent donc une perspective d’histoire transnationale de l’art. Cet élargissement de la carte est précieux dans la mesure où il fait ressortir d’emblée des décalages culturels porteurs de sens : par exemple, pourquoi, dans l’Europe du XIXe siècle, une même œuvre a pu être convoitée ou dépréciée selon son déplacement d’un pays à un autre ? Que nous dévoilent ces asynchronismes ? L’extension du champ géographique au-delà des frontières nationales se doublera d’une deuxième dilatation du terrain, puisque les institutions muséales et le marché de l’art du XIXe siècle seront explorés en parallèle.

Les communications pourront interroger un ou plusieurs points suivants, la liste n’étant pas exhaustive, ni même hiérarchisée:

– Les passerelles entre les catégories de la sculpture et des arts décoratifs : aux yeux des publics du XIXe siècle, quelle fut la place des statuettes-reliquaires d’orfèvrerie, des petits bronzes, des plaquettes, voire de certaines productions d’orfèvres-sculpteurs (tels Lorenzo Ghiberti ou Antonio del Pollaiolo) ? La hiérarchie et le système des arts ont-ils été 1profondément différents selon les contextes (les musées, les expositions temporaires, les collections particulières), les pays et les temporalités du XIXe siècle ?

– L’usage de vocabulaires spécifiques pour définir ces œuvres du Moyen Âge et de la Renaissance au XIXe siècle (arts majeurs, arts nobles d’une part, arts mécaniques, arts décoratifs, arts mineurs de l’autre) et leur périodisation («Haute Époque»).

– La patrimonialisation des sculptures, des arts décoratifs et des arts graphiques, à savoir leur inscription dans un canon artistique ayant une valeur symbolique forte, si possible en mettant en valeur les obstacles ayant entravé ce processus.

– Le rôle du statut patrimonial d’une œuvre dans l’orientation de la démarche du restaurateur.

– Les nombreux acteurs du marché de l’art qui contribuèrent à diffuser ce goût pour la sculpture, pour les arts décoratifs et pour les arts graphiques du Moyen Âge et de la Renaissance au XIXe siècle: antiquaires, collectionneurs et/ou marchands, restaurateurs, commissaires-priseurs … Peut-on également tenter de retracer des réseaux d’intermédiaires dans l’apparition de ce commerce d’art dans ou à l’extérieur du territoire européen ?

– Le statut des collections privées et l’émergence des premières grandes collections publiques.

– Les liens entre la restauration d’objets et la production d’œuvres dans le style médiéval ou renaissant; de même peut-on interroger la culture visuelle et la pratique artistique des «restaurateurs».

– Les notions de copie, de pastiche, d’œuvre composite ou encore de faux ; quels liens peut-on identifier entre commanditaires, restaurateurs, artistes et/ou faussaires ?

– Le rapport du modèle avec sa copie ou l’œuvre qui s’en inspire mais aussi les questionnements de hiérarchie ou encore du recours au canon.

– L’émergence d’un style «national» dans un XIXe siècle des nationalités et les débats ou polémiques qui en résultent.

– La périodisation : au XIXe siècle, quelles périodes et quelles figures incarnèrent-elles un style considéré comme représentatif du Moyen Âge ou de la Renaissance? Les périodisations de la sculpture, des arts décoratifs et des arts graphiques ont-elles parfois été conçues à partir d’un schéma mis au point pour d’autres arts, comme la peinture ou l’architecture?

Les communications dureront entre 20 et 30 minutes; la longueur sera précisée ultérieurement par les organisateurs.

Veuillez envoyer un résumé de 2500 signes maximum accompagné d’un court CV de deux pages à daniele.rivolettiuca.fr, à frederic.tixieruniv-lorraine.fr et à christine.descatoireculture.gouv.fr au plus tard le 12 juillet 2025. Les propositions seront analysées par le comité scientifique et une réponse sera donnée au début du mois d’août 2025.

Pour les intervenants qui le nécessitent, l’hébergement et le transport seront pris en charge dans la mesure du possible.

Comité scientifique :
Gillian ADLER, Associate Professor of Literature and Chair in Humanities, Sarah Lawrence College, New York
Marion BOUDON-MACHUEL, directrice du Département des études et de la recherche, Institut national d’histoire de l’art, Paris
Simonetta CASTRONOVO, conservatrice, Palazzo Madama, Turin
Christine DESCATOIRE, conservatrice générale, musée de Cluny, Paris
Julien DE VOS, directeur du Service des musées provinciaux et du patrimoine culturel namurois, Namur
Rossella FROISSART, directrice d’études, EPHE, Paris
Séverine LEPAPE, directrice, musée de Cluny, Paris
Florian MEUNIER, conservateur en chef, Musée du Louvre, Paris
Daniele RIVOLETTI, maître de conférences, Université Clermont Auvergne, Clermont-Ferrand
Neville ROWLEY, conservateur, Gemäldegalerie, Berlin
Frédéric TIXIER, maître de conférences, Université de Lorraine, Nancy

----

Call for papers: “Medieval and Renaissance art in the 19th century: reception, collecting and reinterpretation” (Paris, December 8-10, 2025).

These two study days are organized by Daniele Rivoletti (Université Clermont Auvergne/Institut universitaire de France), Frédéric Tixier (Université de Lorraine, Nancy) and Christine Descatoire (Musée de Cluny-musée national du Moyen Âge), and will be held in Paris (Musée de Cluny and Institut National d’Histoire de l’Art) on December 8 and 9, 2025.
They are linked to the exhibition Le Moyen Âge du XIXe siècle. Créations et faux dans les arts précieux, to be held at the Musée de Cluny from October 7, 2025 to January 11, 2026 (curators: Christine Descatoire and Frédéric Tixier) and with the research project Une histoire patrimoniale transnationale de la sculpture du Quattrocento, funded by the Institut universitaire de France (coordinator: Daniele Rivoletti).
A third day – December 10 – is currently being planned in partnership with the Louvre-Lens and the New York Medieval Society. It will take the form of a workshop and a visit to the exhibition Gothiques at Louvre-Lens.

The issues to be addressed during these study days are intended to complement and, above all, rediscover a still little-known aspect of the reception of the arts of the Middle Ages (5th-15th c.) and the Renaissance (15th-16th c.) during the long 19th century. The timeframe chosen for this exploration will begin in the 1820s and 1830s, when the “neo” medieval and Renaissance movements emerged, and will end at the dawn of the First World War.

While architecture and painting have been examined in the light of neo-medieval and neo-Renaissance trends, sculpture, the decorative arts in the broadest sense and the graphic arts have received less attention.

The aim of this scientific event is to reconsider the sculpture, the decorative and the graphic arts of the Middle Ages and Renaissance, particularly in terms of the history of techniques, taste, collecting and the visual culture of artists and craftsmen during the 19th century.

In addition, the process by which artefacts were inscribed into a cultural canon will be examined. This took place over a long period of time (covering a large part of the 19th and early 20th centuries) and on a very broad geographical scale, marked by a high degree of polycentrism: Florence, Berlin, London and Paris all played their part in turning these objects into assets of high symbolic, cultural and economic value. By their very nature, these study days call for a transnational art-historical perspective. This broadening of the map is invaluable in that it immediately brings to light meaningful cultural shifts: for example, why, in 19th -century Europe, could the same work be coveted or depreciated depending on its movement from one country to another? What do these asynchronisms reveal? The extension of the geographical scope beyond national borders will be coupled with another broadening of the field, as museum institutions and the 19th-century art market will be explored in parallel.

Papers may address one or more of the following points, the list not being exhaustive or even hierarchical:

– Bridges between the categories of sculpture and the decorative arts: in the eyes of 19th-century audiences, what was the place of goldsmith’s statuette-reliquaries, small bronzes, plaquettes, and even certain productions by goldsmiths-sculptors (such as Lorenzo Ghiberti or Antonio del Pollaiolo)? Were the hierarchy and system of the arts profoundly different according to the contexts (museums, temporary exhibitions, private collections), countries and temporalities of the 19th century?

– The use of specific vocabularies to define these works from the Middle Ages and Renaissance to the 19th century (major arts, noble arts on the one hand, mechanical arts, decorative arts, minor arts on the other) and their periodization (“Haute Époque”).

– The inscription of sculptures, decorative and graphic arts into a cultural canon with strong symbolic value, if possible by highlighting the obstacles that have hindered this process.

– The role of a work’s artistic and cultural status in guiding the restorer’s approach.

– The many players in the art market who helped spread this taste for sculpture, decorative and graphic arts from the Middle Ages and Renaissance to the 19th century: antique dealers, collectors and/or dealers, restorers, auctioneers… Is it possible to trace the networks of intermediaries involved in the emergence of this art trade within or outside Europe?

– The status of private collections and the emergence of the first major public collections.

– The links between the restoration of objects and the production of works in the medieval or Renaissance style, and the visual culture and artistic practice of “restorers”.

– The notions of copy, pastiche, composite work or forgery; what links can be identified between commissioners, restorers, artists and/or forgers?

– The relationship between the model and its copy or the work inspired by it, as well as questions of hierarchy and recourse to the canon.

– The emergence of a “national” style in a 19th century of nation states, and the resulting debates and polemics.

– Periodization: in the 19th century, which periods and which figures embodied a style considered representative of the Middle Ages or the Renaissance? Were periodizations in sculpture, the decorative and graphic arts ever based on a scheme developed for other arts, such as painting or architecture?

Papers will last between 20 and 30 minutes; the length will be specified later by the organizers.

Please send an abstract of no more than 2,500 characters together with a short two-page CV to daniele.rivolettiuca.fr, frederic.tixieruniv-lorraine.fr and christine.descatoireculture.gouv.fr by July 12, 2025. Proposals will be analyzed by the scientific committee and a response will be given at the beginning of August 2025.

Where possible, accommodation and transport will be provided for speakers who require it.

Scientific committee:
Gillian ADLER, Associate Professor of Literature and Chair in Humanities, Sarah Lawrence College, New York
Marion BOUDON-MACHUEL, Director of the Département des études et de la recherche,
Institut National d’Histoire de l’art, Paris
Simonetta CASTRONOVO, Curator, Palazzo Madama, Turin
Christine DESCATOIRE, Curator, musée de Cluny, Paris
Julien DE VOS, Director of the Service des musées provinciaux et du patrimoine culturel namurois, Namur
Rossella FROISSART, Professor, EPHE, Paris
Séverine LEPAPE, Director, musée de Cluny, Paris
Florian MEUNIER, Curator, Musée du Louvre, Paris
Daniele RIVOLETTI, Associate Professor, Université Clermont Auvergne, Clermont-Ferrand
Neville ROWLEY, Curator, Gemäldegalerie, Berlin
Frédéric TIXIER, Associate Professor, Université de Lorraine, Nancy

Quellennachweis:
CFP: Les arts du Moyen Âge et de la Renaissance du XIXe siècle (Paris, 8-10 Dec 25). In: ArtHist.net, 21.06.2025. Letzter Zugriff 25.06.2025. <https://arthist.net/archive/49556>.

^