CFP 21.01.2024

Le collectionnisme dada et surréaliste (Grenoble, 24-26 Oct 24)

Musée de Grenoble, 24.–26.10.2024
Eingabeschluss : 01.05.2024

Alice Ensabella, Paris

"Le collectionnisme dada et surréaliste des « arts extra-européens » Héritage et nouvelles perspectives"

ENGLISH VERSION BELOW

Le musée de Grenoble peut s’enorgueillir d’être le premier musée en France à avoir accepté dans les années 1920 une donation de deux objets en provenance d’Afrique (un masque Toma en 1923 et un masque Dan en 1929) grâce à l’action de son conservateur Pierre-André Farcy, dit Andry-Farcy (1882-1950), et de ses liens d’amitié avec le jeune collectionneur et marchand d’art Paul Guillaume (1891-1934). Farcy expose ces deux objets conjointement à des œuvres de Louis Marcoussis, Jean Lurçat et Marie Vassilieff dès le début des années 1930. Ainsi la marque de Paul Guillaume et des artistes d’avant-garde qu’il défendait s’imposait pour la première fois sur les cimaises d’un musée français et consacrait une vision qu’au même moment les surréalistes pratiquaient activement sur les murs de leurs appartements privés. Près de cent ans après ce geste autant symbolique que prescripteur, l’université de Grenoble-Alpes et l’université de Saint-Etienne ont souhaité que s’organise dans les murs du musée de Grenoble un grand colloque international pour questionner l’objet de collection à l’aune des enjeux d’aujourd’hui.

Alors que 2024 marque le centenaire du Manifeste du surréalisme, ce colloque s’inscrit dans les différentes manifestations prévues cette année pour célébrer l’histoire du mouvement et faire un bilan sur son héritage. Collectionneurs passionnés et avisés, les surréalistes furent fascinés, à l’instar d’autres mouvements d’avant-garde du début du XXe siècle, par les arts « non-occidentaux », qui prennent une place centrale dans l’imaginaire du mouvement et dans les collections de ses membres. Intégrer Dada à cette étude s’impose d’emblée, tant le surréalisme hérite du décentrement conceptuel déjà opéré par ce mouvement dont il est en partie issu, tout en l’infléchissant sensiblement. Dada, en effet, s’intéresse dès ses débuts aux arts « extra-européens ». Dès 1917 et la première exposition “Dada. Cubistes. Art nègre” à la Galerie Corray de Zurich, Dada dépasse un intérêt purement formel en proposant non plus seulement un contrepoint plastique à ses expérimentations formelles mais en se constituant comme “la négation du “sens” européen habituel de la vie”. Dans les créations plastiques, les pratiques performatives et la poésie bruitiste, l’altérité que les artistes dada perçoivent dans des formes artistiques venues d’Afrique, d’Océanie et d’Amérique du Nord stimule la destruction des modèles occidentaux conventionnels et permet de repousser les limites expressives, qu’elles soient physiques ou spirituelles. Le surréalisme se développe sur un même terreau critique, dans lequel ces objets porteurs d’altérité sont des armes pour critiquer et contrer le rationalisme européen. Il systématisera les références à ces artefacts, ainsi que leur utilisation dans des manifestations collectives.

Si les traits les plus saillants de ce primitivisme dadaïste-surréaliste sont désormais bien connus, il semble important, à cent ans de la naissance du surréalisme, de le reconsidérer à partir des objets eux-mêmes, en étudiant leur circulation et le collectionnisme qu’ils purent susciter et nourrir. Plus en aval et plus tardivement, il est également essentiel de réfléchir à comment ce collectionnisme au sein du milieu dada-surréaliste a pu avoir une incidence sur le goût, le marché de l’art, et, au bout de la chaîne de reconnaissance, sur les musées. En effet, l’intérêt de ces mouvements pour les objets africains, océaniens et amérindiens est consubstantiel du formidable enrichissement, à l’heure de la consolidation des empires coloniaux, des collections ethnographiques occidentales. Tout comme ce développement marqua profondément l’imaginaire dada et surréaliste, ces poètes et artistes devinrent à leur tour acteurs du marché, prescripteurs de goût, et leur progressive inscription dans l’histoire de l’art et de la littérature fit et fait encore des objets de leurs collections des pièces de premier choix pour les musées ou les collectionneurs.

Ainsi ces artistes apparaissent-ils comme des acteurs du processus qui permit aux souhaits de Guillaume Apollinaire et Félix Fénéon de se matérialiser : débordant du musée ethnographique, l’art « extra-occidental », ces « arts lointains » sont entrés au Louvre et trouvent un espace dédié au Musée du Quai Branly – Jacques Chirac.

À l’heure où les musées ethnographiques entreprennent une profonde et nécessaire mutation autour des questions de spoliation, de restitution et d’étude des provenances, ce colloque se propose de mettre en lumière ce mouvement de balancier. Il s’agit aussi, en prenant en compte les perspectives décoloniales et postcoloniales, de souligner avec une précision accrue les contradictions du primitivisme dada et surréaliste, qui promeut ces cultures, prône la fin de l’entreprise coloniale, tout en se nourrissant de ce même contexte. Dans ce cadre, les objets, admirés, commentés, achetés et échangés condensent en eux beaucoup de contradictions de ce discours avant-gardiste.

En réunissant des spécialistes internationaux de Dada, du surréalisme, de l’art océanien, africain et des Amériques, des conservateurs de musée, des universitaires et des anthropologues, ces deux journées aspirent à replacer ce primitivisme particulier dans le contexte colonial et marchand où il a émergé pour mieux en déterminer l’origine, mais aussi, sujet d’étude plus neuf, son incidence sur le milieu qui l’a favorisé.

Le sujet appelle à sortir des récits traditionnels sur l’histoire des collections, en privilégiant une approche pluridisciplinaire, nourrie des apports de l’histoire de l’art bien évidemment, mais aussi de l’histoire du patrimoine, de l’anthropologie et de l’histoire de l’anthropologie, des études post-coloniales et décoloniales. Un tel ancrage permettra d’embrasser dans toute sa complexité les enjeux historiques, artistiques, muséologiques et anthropologiques de l’histoire des collections, du marché de l’art, et du patrimoine passé et présent.

Lors des deux journées seront présentées des études de cas ou des recherches originales couvrant la période de la fin des années 1910 jusqu’à la fin des années 1960, traitant de collections européennes et nord-américaines.
Les axes thématiques ou les problématiques à privilégier seront les suivants :

• Des études inédites portant sur des collections dada et surréalistes particulièrement significatives, qualitativement, quantitativement et historiquement, afin de déterminer leur histoire, leurs spécificités, leurs différences et leur éventuelle destinée muséale. Aux côtés de celles d’André Breton, Paul Eluard ou Tristan Tzara, peuvent également être abordées celles de Paul Chadourne, Victor Brauner ou Roberto Matta. Ces études monographiques pourront être complétées par l’étude du rôle de certaines figures médiatrices, comme celle de Jacques Viot.

• Quel fut le rôle des dadaïstes et surréalistes au sein du marché de l’art ? Comment l’évolution du marché a-t-elle marqué celle de leur collection (rareté ou abondance de certaines pièces) ? Comment, de simples arpenteurs et acheteurs assidus, devinrent-ils formateurs d’un nouveau marché, et ainsi prescripteurs de goût ? Quels types de stratèges furent-ils en achetant et revendant des pièces, misant sur des plus-values ? Ce double rôle pourra être abordé en ce qui concerne les objets venus d’Amérique du Nord et du Sud, de Mésoamérique, d’Océanie et d’Afrique.

• De la même manière, en quoi les musées ethnographiques (comme le Musée d’ethnographie du Trocadéro) furent-ils un lieu de formation du goût dada et surréaliste en matière d’art extra-européen, qu’ils leur fournissent des connaissances ou au contraire qu’ils fassent figure de repoussoir dans leur appréhension des objets ? Cette étude est à mener en parallèle de celle, mieux connue, de l’influence des collections privées, au premier chef celles de Guillaume Apollinaire ou d’André Level, sur les collections surréalistes à venir.

• Il importe, bien évidemment, de situer ce collectionnisme dans le contexte colonial dont il dépend et bénéficie directement. Quels réseaux coloniaux permettaient l’arrivée de ces objets jusqu’aux artistes ? Quelles contradictions cela soulève-t-il au regard de l’anticolonialisme des surréalistes ?

• A quelles connaissances ethnographiques ces artistes et poètes avaient-ils accès, et comment cela put-il influer sur leur collectionnisme et leur rapport à l’art extra-européen ? En quoi furent-ils influencés par la littérature ethnographique de leur temps (Marcel Mauss, Franz Boas, plus tard Claude Lévi-Strauss) ainsi que des ouvrages d’approche plus artistique (Carl Einstein, Album Paul Guillaume et Guillaume Apollinaire, livres d’Henri Clouzot et André Level, ou Primitive Negro Sculpture, de Paul Guillaume et Thomas Munro) ? Que révèle, au regard de ces sources, la partition faite par André Breton au début des années 1930 entre Afrique et Océanie ?

• Cet antagonisme du musée et de la collection privée soulève inévitablement la question de la présentation et de l’accrochage de ces pièces au sein des collections privées des dadaïstes et surréalistes, de leur intégration à un discours plus général sur l’expression humaine, voire d’une véritable épistémè. Qu’est-ce que le regard dada et surréaliste fait à ces objets une fois intégrés dans l’espace intime du collectionneur ?

• Quelle fut et quelle est encore, enfin, l’incidence de ces collections sur les collections muséales : peut-on comme Gérard Toffin affirmer que la vision surréaliste des objets est à l’origine de l’approche plus artistique qu’ethnographique du musée du Quai Branly ? Et si Apollinaire appelait de ses vœux à une partition entre musée ethnographique et musée d’art (“Sur les musées”), doit-on conclure que l’incidence de la vision surréaliste sur le musée serait uniquement de l’ordre d’une approche poético-esthétisante ? L’étude des acquisitions du musée (pièces venant des anciennes collections de Breton, Lebel, Tzara) incite à voir l’héritage surréaliste principalement dans l’inflation symbolique que leur nom apporte aux pièces. En adoptant une perspective inversée, la muséalisation de ces collections a-t-elle eu comme conséquence une vraie mise en valeur de ces ensembles, ou plutôt une dénaturalisation des collections d’origine, où les objets extra-occidentaux se trouvaient en dialogue avec d’autres objets et formes d’art ?

• La recherche de la provenance de ces objets étant au cœur des missions actuelles des musées et du débat scientifique et politique international, quelle est la posture des musées face aux objets provenant de collections historiques et prestigieuses comme celles des dadaïstes et des surréalistes ? Quelles sont les méthodologies et les approches pour retracer la provenance de ces objets avant leur arrivée dans ces collections ? En ce sens, est-il possible de retracer les réseaux d’acquisition de ces collectionneurs ?

Les communications seront de 30 minutes par participant.

Comité organisateur :

Alice Ensabella, Université Grenoble-Alpes
Fabrice Flahutez, Université Jean Monnet Saint-Etienne, Institut universitaire de France (IUF)
Anne Foucault, Centre Pompidou - Musée national d’art moderne

Comité scientifique :

Sophie Bernard, Musée de Grenoble
Maia Nuku, Metropolitan Museum, New York
Marie Mauzé, CNRS, Collège de France
Magali Mélandri, Musée du quai Branly – Jacques Chirac
Philippe Peltier, Musée du quai Branly – Jacques Chirac
Joëlle Vaissière, Musée de Grenoble
Aurélie Verdier, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne
Laurick Zerbini, Université Lumière Lyon II

Date : 24-25-26 Octobre 2024
Auditorium, Musée de Grenoble
5 Place de Lavalette, 38000 Grenoble
Les abstracts de 500 mots + une courte bio-blio seront à envoyer à :
SurrealismeGrenoble2024outlook.com
Avant le 1er mai 2024
Les participants retenus seront avertis début juillet 2024

Dada and surrealist collectionism of « non-Western arts »
Legacy and new perspectives

The Grenoble Museum can boast of being the first museum in France to have accepted, in the 1920s, a donation of two objects from Africa (a Toma mask in 1923 and a Dan mask in 1929). This was made possible through the efforts of its director, Pierre-André Farcy, also known as Andry-Farcy (1882-1950), and his friendship with the young collector and art dealer Paul Guillaume (1891-1934). Farcy exhibited these two objects alongside works by Louis Marcoussis, Jean Lurçat, and Marie Vassilieff from the early 1930s. Thus, the influence of Paul Guillaume and the avant-garde artists he supported asserted itself for the first time in a French museum, validating a vision that the surrealists were actively practicing in their private apartments at the same time. Nearly a century after this symbolic and pioneering gesture, the University of Grenoble-Alpes and the University of Saint-Étienne organize a major international symposium within the walls of the Grenoble Museum to explore collecting in light of contemporary challenges.

As 2024 marks the centenary of the publication of the Surrealist Manifesto, this symposium is part of various events planned to celebrate the movement's history and assess its legacy. The surrealists, passionate and knowledgeable collectors, were fascinated, much like other early 20th-century avant-garde movements, by "non-Western" arts that occupied a central place in the movement’s imagination and in the collections of its members. The integration of Dada into this study is essential, as Surrealism inherited the conceptual shift initiated by Dada, incorporating it in a distinctive manner. Dada, from its inception, showed interest in "non-Western" arts. From the 1917 exhibition "Dada. Cubistes. Art nègre" at the Corray Gallery in Zurich, Dada went beyond a purely formal interest, presenting not only a plastic counterpoint to its formal experiments but also positioning itself as the "negation of the usual European 'meaning' of life." In plastic creations, performative practices, and sound poetry, the otherness perceived by Dada artists in artistic forms from Africa, Oceania, and North America stimulated the destruction of conventional Western models, pushing expressive limits, whether physical or spiritual. Surrealism developed on a similar critical ground, using these objects of otherness as weapons to critique and counter European rationalism. Surrealists systematically referenced these artifacts, utilizing them in collective manifestations.
While the most prominent features of this Dadaist-Surrealist primitivism are well-known today, it is crucial, a century after the birth of Surrealism, to reconsider it based on the objects themselves. This involves studying their circulation and the collecting practices they inspired and nourished. Furthermore, it is essential to reflect on how this collecting within the Dada-Surrealist milieu may have influenced taste, the art market, and, ultimately, museums’ collections. The interest of these movements in African, Oceanian, and Native American objects is intrinsically linked to the significant enrichment of Western ethnographic collections during the consolidation of colonial empires. Just as this development profoundly shaped the Dadaist and Surrealist imagination, these poets and artists became market agents, taste influencers, and their gradual integration into the history of art and literature turned their collections into prized pieces for museums or collectors.

These artists emerge as actors in the process that allowed the desires of Guillaume Apollinaire and Félix Fénéon to materialize. Beyond the ethnographic museum, "non-Western" art, these "arts lointains" entered the Louvre and found a dedicated space at the Musée du quai Branly – Jacques Chirac.

At a time when ethnographic museums are undergoing a profound and necessary transformation regarding issues of spoliation, restitution, and the study of provenance, this symposium aims to highlight this pendulum movement. Considering decolonial and postcolonial perspectives, it seeks to emphasize with increased precision the contradictions of Dadaist and Surrealist primitivism. These movements advocated these cultures, called for the end of the colonial enterprise, yet simultaneously thrived in that very context. In this environment, these objects, admired, commented on, purchased, and exchanged, encapsulate many contradictions of this avant-garde discourse.

By bringing together international specialists in Dada and Surrealism, as well as specialists in Oceanian, African, and art from the Americas, museum curators, scholars, and anthropologists, these two days aspire to contextualize this particular “primitivism” within the colonial and commercial framework where it emerged, to better determine its origin but also, in a more original way, its impact on the environment that fostered it.

During the two days, case studies or original research covering the period from the late 1910s to the late 1960s will be presented, addressing European and North American collections. The thematic axes or issues to prioritize include :

• Unpublished studies on particularly significant, qualitative, quantitative, and historical Dada and Surrealist collections to determine their history, specificities, differences, and potential museum destinies. In addition to those of André Breton, Paul Eluard, or Tristan Tzara, studies may also address collections of Paul Chadourne, Victor Brauner, or Roberto Matta. These monographic studies can be complemented by the study of the role of certain mediators, such as Jacques Viot

• What role did Dadaists and Surrealists play in the art market? How did market evolution impact their collections (scarcity or abundance of certain pieces)? How did they transition from mere enthusiastic buyers to shapers of a new market, thus becoming taste influencers? What kind of strategists were they in buying and reselling pieces, speculating on capital gains? This dual role can be addressed regarding objects from North and South America, Mesoamerica, Oceania, and Africa.

• Similarly, how were ethnographic museums (such as the Museum of Ethnography of the Trocadéro) influential in shaping Dada and Surrealist tastes in non-European art? Did these museums provide knowledge or, conversely, act as deterrents in their understanding of objects? This study should be conducted in parallel with the better-known examination of the influence of private collections, especially those of Guillaume Apollinaire or André Level, on future Surrealist collections.

• It is essential to situate this collecting within the colonial context on which it directly depended and benefitted. What colonial networks facilitated the arrival of these objects to artists? Can some contradictions be enlightened if we consider the surrealists' anti-colonial stance?

• What ethnographic knowledge did these artists and poets have access to, and how did it influence their collecting and their relationship to non-European art? How were they influenced by the ethnographic literature of their time (Marcel Mauss, Franz Boas, later Claude Lévi-Strauss) as well as more artistically oriented works (Carl Einstein, Paul Guillaume and Guillaume Apollinaire albums, books by Henri Clouzot and André Level, or Paul Guillaume and Thomas Munro's "Primitive Negro Sculpture")? What does André Breton's partition between Africa and Oceania in the early 1930s reveal, considering these sources?

• The antagonism between the museum and private collection raises questions about the presentation and display of these pieces within the private collections of Dadaists and Surrealists, their integration into a broader discourse on human expression, or even a genuine episteme. What does the Dada and Surrealist gaze do to these objects once integrated into the intimate space of the collector?

• What was and still is the impact of these collections on museum collections? Can we, like Gérard Toffin, assert that the surrealist view of objects originated the more artistic than ethnographic approach of the Musée du quai Branly? If Apollinaire called for a division between ethnographic and art museums ("On Museums"), should we conclude that the surrealist impact on the museum is solely a matter of a poetically aesthetic approach? The study of museum acquisitions (pieces from the former collections of Breton, Lebel, Tzara) suggests that surrealistic heritage primarily lies in the symbolic inflation their names bring to the pieces. By adopting an inverse perspective, did the museumization of these collections result in a genuine enhancement of these ensembles or rather a denaturalization of the original collections, where non-Western objects engaged in dialogue with other objects and art forms?

• As the search for the provenance of these objects is at the heart of the current missions of museums and the international scientific and political debate, what is the posture of museums regarding objects from historical and prestigious collections like those of Dadaists and Surrealists? What are the methodologies and approaches to trace the provenance of these objects before their arrival in these collections? In this sense, is it possible to trace the acquisition networks of these collectors?

Presentations will be limited to 30 minutes per participant.

Organizing committee :

Alice Ensabella, Université Grenoble-Alpes
Fabrice Flahutez, Université Jean Monnet Saint-Etienne, Institut universitaire de France (IUF)
Anne Foucault, Centre Pompidou - Musée national d’art moderne

Scientific committee :

Sophie Bernard, Musée de Grenoble
Maia Nuku, Metropolitan Museum, New York
Marie Mauzé, CNRS, Collège de France
Magali Mélandri, Musée du quai Branly – Jacques Chirac
Philippe Peltier, Musée du quai Branly – Jacques Chirac
Joëlle Vaissière, Musée de Grenoble
Aurélie Verdier, Centre Pompidou - Musée national d’art moderne
Laurick Zerbini, Université Lumière Lyon II

24-25-26 October, 2024
Auditorium, Musée de Grenoble
5 Place de Lavalette, 38000 Grenoble

Please send an abstract of 500 words + a short bio-bibliography to:
Anne Foucault – Alice Ensabella – Fabrice Flahutez
SurrealismeGrenoble2024outlook.com
Before May 1, 2024
Selected participants will be notified by early July 2024.

Quellennachweis:
CFP: Le collectionnisme dada et surréaliste (Grenoble, 24-26 Oct 24). In: ArtHist.net, 21.01.2024. Letzter Zugriff 20.05.2024. <https://arthist.net/archive/41026>.

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