ANN Dec 4, 2009

Séminaire commun de l'INHA (2009-2010)

Jean-Marie

Programme du Séminaire commun de l'INHA - 2009-2010

Le séminaire commun de l'INHA propose pour sa cinquième année un cycle
de conférences ouvert à tous. Fenêtre ouverte sur les pratiques de
l'histoire de l'art dans le monde, le séminaire commun de l'année
2009-2010 est de nouveau conçu pour susciter des rencontres et mettre
en avant la diversité méthodologique de la discipline. Ce groupe de
chercheurs a été fondé en 2006 dans l'ambition de réunir régulièrement
plusieurs collègues de Paris et de province. La diversité de ses
membres témoigne de l'ouverture du séminaire à toutes les périodes de
l'histoire de l'art occidental et à différentes approches
contemporaines de l'oeuvre d'art.
Les membres du séminaire invitent tour à tour un collègue étranger à
donner une conférence à partir de travaux en cours ou d'une
publication récente ; l'ensemble du groupe s'engage à accueillir ces
chercheurs et à nourrir le débat qu'ils suscitent. C'est aussi
l'occasion de faire profiter un large public (professeurs, étudiants,
auditeurs libres…) des travaux de personnalités internationales,
marquantes mais rarement invitées en France.
Le séminaire commun rassemble Giovanni Careri (EHESS), Eric de Chassey
(Académie de France à Rome-Villa Médicis), Frédéric Cousinié
(université de Rouen), Martial Guédron (université de Strasbourg),
Jean-Marie Guillouët (INHA), Michel Hochmann (EPHE), Etienne Jollet
(université Paris X), Rémi Labrusse (université de Picardie), Anne
Lafont (INHA), François Lissarrague (EHESS), Véronique Meyer
(université de Poitiers), Philippe Morel (université Paris I), Daniel
Russo (université de Bourgogne), Milovan Stanic (université Paris IV)
et Pierre Wat (université de Provence).

Contact : seminairecommuninha.fr

PROGRAMME

Vendredi 11 décembre 2010 - 18h

Elmer Kolfin (Université d'Amsterdam), invité par Anne Lafont
Les Africains de Rembrandt. Sur la fonction d'un motif dans l'art du
peintre hollandais

Elmer Kolfin est un spécialiste de l'art hollandais de la période
moderne. Il a soutenu sa thèse de doctorat
à l'Université d'Utrecht sur les portraits de la jeunesse dorée dans
l'art des Pays-Bas de la première partie du XVIIe siècle. Il a été
lecturer dans cette même université jusqu'en 2004 et il est depuis
assistant professorà l'Université d'Amsterdam.
Son enseignement et ses recherches articulent la fabrication et la
perception de l'oeuvre d'art à ses fonctions sociales dans des
contextes historiques spécifiques. À ce titre, ses travaux portent
autant sur les oeuvres que sur les images imprimées et leurs usages
respectifs dans les différentes sociétés du monde moderne, tant
européen que colonial. Il est l'auteur, entre autres, de The young
gentry at play. Representations of merry companies in Northern
Netherlandish art 1610-1645 (Leiden, 2005) et de Voor koningen en prinsen.De
stillevens en landschappen van Jan van Huysum (1682-1749) (Delft,
2006).
A l'occasion de cette invitation, il présentera l'un de ses plus
récents travaux consacrés à la représentation des Africains dans
l'oeuvre de Rembrandt. La conférence se fera en anglais.

Vendredi 15 janvier 2010 - 18h

David Summers (University of Virginia), invité par Etienne Jollet
Espace virtuel, espace réel : les jeux de l'attention

Le professeur David Summers a fait ses études à Yale University avant
d'enseigner à Bryn Mawr College, l'Université de Pittsburgh puis
l'Université de Virginie. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages de
première importance: Michelangelo and the Language of Art (1981), The
Judgment of Sense : Renaissance Naturalism and the Rise of Aesthetics
(1987), Real Spaces : World Art History and the Rise of Western
Modernism (2003), Vision, Reflection and Desire in Western Painting
(2007). Si les deux premiers ouvrages portent sur la Renaissance
italienne et la mise en place d'une articulation stable entre pratique
et théorie artistiques, les deux seconds couvrent des périodes et des
territoires bien plus vastes, retraçant, pour l'un, l'évolution, sur
plus de cinq millénaires et à l'échelle du globe, d'une réflexion sur
l'espace, le second, montrant le rôle que joue, sur plus 2500 ans, le
travail des artistes dans l'histoire des sciences optiques. Le trait
commun à l'ensemble de ces travaux est la volonté de contribuer à une
histoire de l'art qui part de problèmes (le rapport empathique à
l'oeuvre et sa mise en discours, l'effet de réalité, l'espace, la
vision) pour interroger une civilisation occidentale qui ne peut plus
être conçue comme porteuse de valeurs universelles, mais dont les
propositions méritent d'autant plus d'être étudiées dans leur
permanence et leur devenir.

Vendredi 26 février 2010 - 18h

Marc Gotlieb (Williams College, Clark Art Institute), invité par
Pierre Wat
Drame pictural et rôle du spectateur dans l'art de Jean-Léon Gérôme.

Cette conférence examinera l'appropriation du drame pictural par Jean-
Léon Gérôme dans ses tableaux d'histoire les plus ambitieux des années
1860, 1870 et 1880. L'auteur défendra l'idée que Gérôme mit en oeuvre
un mode narratif pictural qui assignait un rôle crucial au spectateur
au sens large : le spectateur dans le champ du tableau, le spectateur
de l'autre côté du cadre, et les modalités narratives du tableau
manipulant la perception spatiale et temporelle du spectateur. Cette
conférence se propose de dépasser les catégories d'artiste académique
et de peintre pompier qui collent à Gérôme, pour lui reconnaître un
dispositif narratif extraordinaire, riche et original, qui
eut une fortune remarquable en dehors du domaine de la peinture,
notamment dans le cinéma.
Marc Gotlieb est professeur d'histoire de l'art au Williams College et
directeur d'études au Clark Art Institute/Williams College Graduate
Program in the History of Art. Spécialiste de l'art européen des XVIII
° et XIXe siècles, il est l'auteur de The Plight of Emulation: Ernest
Meissonier and French Salon Painting (1996),et ancien rédacteur en
chef de la revue Art Bulletin. Il prépare actuellement la publication
de deux ouvrages :The Orientalist Sublime: Henri Regnault in French
Art and Culture (Chicago University Press), dont plusieurs extraits
sont déjà parus, et Imitation is Suicide: Teachers and Students from
the Romantic Era to Camille Claudel (Princeton University Press)

Vendredi 19 mars 2010 - 18h

Felipe Pereda (Université autonome de Madrid), invité par Frédéric
Cousinié
El Crucifijo de Velázquez: las imágenes santas y los márgenes del arte
en la España moderna

Felipe Pereda est professeur au département d'Histoire et de Théorie
de l'art à l'Universidad autonoma de Madrid et auteur de : La
arquitectura elocuente. El edificio de la Universidad de Salamanca
bajo el reinado de Carlos V (2000), Los Condestables de Castilla y el
Arte (2005), Las imagenes de la discordia. Politica y poética en la
Espana del 400 (2007).
La valeur confessionnelle des images sacrées est une des
caractéristiques distinctives de la culture visuelle espagnole de
l'âge moderne. À partir du milieu du XVIe siècle, au plus tard,
l'Inquisition propagea à Séville une théorie de la représentation qui
réclamait la même dévotion pour les images religieuses que pour les
sujets qu'elles remplaçaient. Cette démarche avait été vivement
contestée dans les prolégomènes du Concile de Trente par les
différents théologiens. Néanmoins, et malgré les fortes réactions
qu'elle déclencha, cette disposition s'enracina dans la péninsule
ibérique. La vénération préconisée par le Saint Office concernait non
seulement les discussions théologiques mais elle conditionnait
également l'attitude du peuple face à ces images. De plus, elle
pénétra fortement l'oeuvre des auteurs du Siècle d'Or et obligea les
artistes à chercher un nouvel équilibre formel pour leurs créations,
entre les conditions imposées par le culte et celles que réclamait le
discours émergent de l'art.

Vendredi 16 avril 2010 - 18h

Giovanni Villa (Université de Bergame), invité par Michel Hochmann
« A fare negro suoxo el biancho » : suggestioni grafiche nella pittura
veneta da Mantegna a Bellini e Cima da Conegliano

Après une brève introduction sur les techniques et les analyses non
invasives pour l'étude des oeuvres d'art (ultraviolets,
réflectographie infrarouge, spectrophotométrie, fluorescence X
caractéristique et rayons X), Giovanni Villa présentera la méthode
qu'il suit généralement et qui cherche à prendre en compte l'ensemble
de l'oeuvre d'un artiste. Il montrera en particulier les résultats des
analyses menées sur le catalogue de quelques protagonistes de la
Renaissance vénitienne : Andrea Mantegna, Giovanni Bellini et Cima da
Conegliano, des artistes sur lesquels des campagnes d'analyses
approfondies ont apporté des résultats très différents, et, dans au
moins un cas, sensationnels, démontrant clairement les avantages, mais
aussi les défauts et les limites, d'une approche technico-scientifique
de l'oeuvre d'art.
Giovanni Villa enseigne l'histoire de l'art moderne à l'Université de
Bergame. Étudiant la peinture vénitienne de la Renaissance et la
muséologie, il est spécialiste des techniques non invasives appliquées
aux biens culturels et, depuis 1998, il a créé des archives publiques
de réflectographies consacrées principalement à la peinture italienne
du XVe et du XVIe siècle, qui concernent actuellement plus de 3500
peintures. Depuis 2002-2003, il enseigne l'histoire et les techniques
des analyses à infrarouges à l'Université catholique du Sacro Cuore
(Milan). Il a été coordinateur scientifique de l'exposition Antonello
da Messina (2006) et commissaire de l'exposition Giovanni Bellini
(2008-2009) aux Scuderie del Quirinale à Rome. Parmi ses publications
récentes : Una sonora clausura.La Galleria d'arte moderna di Torino,
cronaca di un'instituzione, Milan, 2003 ; Indagando Mantegna, Mantoue
2006 ; Dalla conservazione alla storia dell'arte. Riflettografia e
analisi non invasive per lo studio dei dipinti, Pise, 2006.

Vendredi 21 mai 2010 - 18h

Gülru Necipoglu (Harvard University), invitée par Rémi Labrusse
Visual Cosmopolitanism and the Aesthetics of Fusion : Artistic
Interactions with Renaissance Italy at the Court of Sultan Mehmed II

Gülru Necipoglu est professeur titulaire de la chaire Aga Khan d'art
et d'architecture islamiques, à l'université d'Harvard, depuis 1993.
Après des études au Robert's College d'Istanbul, elle a poursuivi sa
formation aux Etats-Unis et a soutenu sa thèse à Harvard en 1986, sous
la direction d'Oleg Grabar. Cette thèse a été publiée en 1991 sous le
titre Architecture, Ceremonial and Power. The Topkapi Palace in the
Fifteenth and Sixteenth Centuries. Mme Necipoglu est également
rédactrice en chef de la revue Muqarnas. An Annual on the Visual
Culture of the Islamic World. Parmi ses travaux, il faut notamment
mentionner The Topkapi Scroll – Geometry and Ornament in Islamic
Architecture (1995) et The Age of Sinan : Architectural Culture in the
Ottoman Empire (2005), deux ouvrages qui ont profondément transformé
notre perception de la culture artistique ottomane et ont été
couronnés par de nombreuses récompenses internationales.
Les travaux du professeur Necipoglu articulent histoire politique et
sociale de l'Empire ottoman et esthétique des formes ornementales
islamiques. À partir du cas ottoman, elle construit, d'un même
mouvement,
une histoire et une sémiotique du regard en terres d'Islam. Dans ce
cadre, son attention se porte particulièrement sur les interactions
avec la culture artistique occidentale à la Renaissance.

Reference:
ANN: Séminaire commun de l'INHA (2009-2010). In: ArtHist.net, Dec 4, 2009 (accessed Nov 19, 2025), <https://arthist.net/archive/32149>.

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