CFP 01.12.2005

4e Ecole de Printemps (Lausanne / Genève )

Jan Blanc

Appel à communications

Réseau international de formation en histoire de l'art
4e Ecole internationale de printemps

Art et technique

Lausanne et Genève, 8-12 mai 20006

L'histoire de l'art est toujours tributaire des vieilles oppositions
hiérarchiques entre esprit et matière, entre activités libérales et
activités mécaniques, qui dès la Renaissance ont conduit artistes,
théoriciens d'art et historiographes à revendiquer le statut
intellectuel des arts visuels et à dénigrer leur part matérielle,
manuelle et artisanale. A bien des égards, le primat de la théorie dans
la " nouvelle histoire de l'art " a plutôt renforcé que mis en cause
cette tradition. Il paraît aujourd'hui possible et nécessaire de s'en
libérer et de considérer sans préjugé - mais en bénéficiant d'une
connaissance critique des points de vue antérieurs - ce que " l'art "
doit à la " technique ", en discussion avec tous ceux (artistes,
scientifiques, conservateurs, restaurateurs) qui disposent à ce propos
de compétences et d'outils complémentaires aux nôtres.

C'est à cette problématique que le Réseau international de formation en
histoire de l'art consacre sa quatrième Ecole internationale de
printemps, qui se tiendra à Lausanne et Genève du 8 au 12 mai 2006. Elle
doit permettre à nouveau aux doctorants d'horizons très divers de
confronter leurs recherches, approches et expériences entre elles et
avec celles de chercheurs avancés. La participation à une école de
printemps constitue l'un des éléments nécessaires à l'obtention du
complément de diplôme de la formation internationale en histoire de l'art.

Ces journées seront donc consacrées à une reconsidération de la
dimension matérielle des processus artistiques et des œuvres d'art.
Cette dimension, aujourd'hui généralement désignée par le mot technique,
recouvre les processus de fabrication, les matériaux utilisés, les
compétences mises en œuvre ainsi que la culture matérielle,
technologique, sociale et intellectuelle dans laquelle les artistes se
trouvent inscrits. Nous nous interrogerons sur les moyens de connaître
cette dimension, de lui rendre justice et d'en tirer parti dans les
analyses et interprétations de l'œuvre d'art.

Les étudiants (master, doctorat, et post-doctorat) souhaitant participer
à cette rencontre sont priés de faire parvenir une proposition de
communication (et une seule) ainsi qu'un bref CV aux organisateurs dans
les universités de Lausanne et de Genève ainsi qu'à leur correspondant
dans leur pays jusqu'au 9 janvier 2006 : Christian Michel
(Christian.Michelunil.ch) et Dario Gamboni
(Dario.Gambonilettres.unige.ch). Cette proposition ne doit pas dépasser
1800 signes ou 300 mots et doit être rédigée en allemand, anglais,
français ou italien.

La série de questions qui suit est destinée à suggérer des domaines et
directions de recherche et n'a de valeur qu'indicative ; il n'est pas
nécessaire de s'y référer dans les propositions de communication.

- Technique, tecnica, Technik et leurs équivalents ne sont pas des
termes isolés et n'ont pas toujours connu l'usage qui en est fait
aujourd'hui. Quels termes ont-il été employés, dans les différentes
langues des participants à ces journées d'étude, pour désigner les
réalités dont nous parlons, pour en rendre compte, leur assigner une
signification et une place dans la théorie de l'art et le système des
activités humaines ?

- Comment peut-ont acquérir la connaissance des matériaux employés dans
la réalisation d'une œuvre d'art et des processus de mise en œuvre de
ces matériaux ? Qu'est-ce que les analyses de laboratoire apportent à la
compréhension d'une œuvre ? Quelles sont les contributions et les
limites des restaurations effectuées à l'aide d'une autre culture
technologique que celle des premiers fabricants ? Comment historiens,
scientifiques, conservateurs et restaurateurs peuvent-ils collaborer
pour progresser dans la connaissance de leur objet ?

- Dans quelle mesure les hiérarchies anciennes ou actuelles entre les
œuvres dépendent-elles du caractère plus ou moins " intellectuel " ou "
artisanal " (manuel, matériel) qui leur est attribué ? Quelles
techniques ont-elles été inventées, acceptées, modifiées ou rejetées par
les artistes, le marché et les historiens de l'art ?

- Quels sont, au cours de l'histoire, les rapports entre le progrès
technologique et la redéfinition des arts et de leurs rapports mutuels ?
Quels sont ceux qui lient les idées de progrès technique et de progrès
artistique ? Les " nouveaux médias " sont-ils des techniques ? Comment
rendre compte des phénomènes d'archaïsme technologique ?

- Quel rôle les artistes ont-ils dévolu à la technique ou à la " facture
" dans leur pratique et dans leur réflexion sur l'art ? Qu'en est-il des
critiques, des marchands, des conservateurs, des historiens ? Que
signifie la mise en évidence ou la dissimulation des procédés de
fabrication dans l'apparence d'une œuvre ? Une compréhension de la
technique est-elle indispensable à l'interprétation ?

Quellennachweis:
CFP: 4e Ecole de Printemps (Lausanne / Genève ). In: ArtHist.net, 01.12.2005. Letzter Zugriff 27.04.2024. <https://arthist.net/archive/27761>.

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