La propriété de l’art et son usage en politique en Europe, du siècle des
Lumières à la Première Guerre Mondiale

Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand
mardi 23 novembre 2004 au mercredi 24 novembre 2004

L'usage de l'art dans une histoire culturelle du politique constitue un
champ de recherche peu exploré. A la conjonction de l'histoire des
représentations, de l'histoire économique et sociale de l'art et de
l'histoire politique, ce chantier impose une approche qui, pour être
féconde, ne peut qu'être pluridisciplinaire. Des historiens de l'art et
des historiens spécialistes d'histoire politique, membres du Centre
d'Histoire Espace et Cultures de l'Université Blaise-Pascal de
Clermont-Ferrand sont porteurs d'un projet de colloque qui s'inscrit dans
les travaux menés depuis plusieurs années par le CHEC sur les cultures
politiques en Europe du XVIII° au XX° siècle. Nous privilégierons cinq
directions de recherche.

La première concerne bien sûr l'achat d'œuvre d'art pour asseoir une
autorité sociale ou politique. La figure du parvenu enrichi se piquant de
curiosité est déjà connue. En revanche, l'usage politique de l'achat
d'œuvre d'art reste largement inexploré.

Le mécénat, dont les formes et les acteurs se diversifient à partir du
XVIIIe siècle, est aussi un moyen pour le prince ou l'homme politique
d'asseoir son autorité. Il soutient, mais aussi oriente, la production
artistique.

Le don d'œuvre d'art est pratiqué dès l'Ancien Régime, par exemple au
travers des cadeaux diplomatiques. La pratique se perpétue par la suite et
peut descendre au niveau local de la vie politique. Quelle efficacité
avait une telle démarche et comment était-elle perçue par le donataire ?

L'étude des œuvres, tableaux, gravures et objets d'art devrait nous
conduire à une réflexion sur la représentation du pouvoir politique : du
prince à l'élu du peuple, en passant par la représentation collective d'un
corps politique.

En dernier lieu, les collections témoignent de la présence, jusque dans
des catégories sociales modestes, d'un goût pour la représentation du
prince. Ce phénomène n'est-il qu'une forme de propagande ? Traduit-il chez
l'amateur une culture politique particulière ?

Les contributions à ce colloque qui nous réunira à Clermont-Ferrand
donnera lieu à publication.

Comité d'organisation : Guillaume Glorieux, Jean-Philippe Luis et Pauline
Prevost-Marcilhacy.

Programme

Mardi 23 novembre 2004

9 h – 12 h 30
Ouverture
Albert ODOUARD, président de l'université Blaise-Pascal et Bernard
Dompnier, directeur du CHEC

Présentation
Jean-Philippe LUIS, (maîtres de conférences, CHEC, Université Blaise-Pascal)

I : Art et diplomatie

Marc FAVREAU (maître de conférences, Université Michel de
Montaigne-Bordeaux III)
Louis XV et la manufacture de Sèvres : la porcelaine française au service
de la diplomatie

Dominique BREME (maître de conférences, Université de Lille),
Le portrait français et les signes du pouvoir à l'époque de la Régence

Thierry BAJOU (conservateur du patrimoine, Pensionnaire scientifique, INHA)
La place des Beaux-Arts dans les ambassades extraordinaires envoyées par
les pays d'Europe centrale (hors Russie) sous Louis XV

Virginie LARRE (doctorante, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III)
Le cardinal de Bernis, une figure emblématique de la diplomatie et des
arts : "quelques affaires" culturelles traitées durant son ambassade
romaine (1769-1791)

Véronique GERARD-POWELLS, (maître de conférences, Université Paris IV)
Les dons diplomatiques de Joseph Bonaparte aux généraux français.

14 h – 17 h 30

II : l'Art comme politique

Guillaume GLORIEUX (maître de conférences, CHEC, Université Blaise-Pascal)
Watteau, le Régent et les implications idéologiques du style pastoral

Paulette CHONE, (professeur, Université de Bourgogne)
Stanislas le Bienfaisant ou l'art comme politique

Patrick MICHEL (maître de conférences d'Histoire de l'Art moderne à
l'université Michel de Montaigne-Bordeaux III
La politique d'acquisition de la direction des Bâtiments du Roi sous les
règnes de Louis XV et de Louis XVI : les enrichissements des collections
royales dans le domaine de la peinture italienne

Barthélémy JOBERT (maître de conférences, Université de Grenoble)
Le statut des collections royales en Angleterre, XVIIIe – XIXe siècles

Pauline PREVOST-MARCILHACY (maître de conférences, CHEC, Université
Blaise-Pascal)
Les collections des hommes politiques sous le Second Empire ».—18 h Visite
du musée Roger Quillot et réception.

Mercredi 24 novembre 2004

9 h – 12 h 30

III : Art et nation

Carlos REYERO, (professeur, Universidad Autónoma de Madrid)
L'usage de l'art dans la construction de l'identité nationale espagnole au
XIXe siècle

Caroline DOMINGUES (maître de conférences, CHEC, Université Blaise-Pascal)
'usage de l'art dans la construction d'une identité galicienne au XXe siècle

Catherine BRICE (maître de conférences, Institut d'Études Politiques, Paris)
Les monuments à la gloire de la nation dans l'Italie du Risorgimiento

Isabelle RICHEFORT (conservateur en chef des archives diplomatiques au
Ministère des Affaires étrangères)
Le comité des Sciences et des Arts sous la Convention et le Directoire

14 h – 17 h 30

IV : La représentation du pouvoir politique

Anne LAFONT (maître de conférences)
Le style de l'art engagé pendant la Révolution française

Frédéric CHAPPEY (maître de conférences, Université Lille III)
Le portrait du souverain en sculpture au XIXe siècle en France

François FOSSIER (professeur, Université Lyon)
La gravure politique au XIXe siècle»

Conclusions :
Jean-Philippe LUIS (maîtres de conférences, CHEC, Université Blaise-Pascal)

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Contact

M. Bernard DOMPNIER
Directeur du CHEC
Maison de la Recherche -
4, rue Ledru
F-63057 Clermont-Fd Cedex 1
Tél : 04 73 34 68 47

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