CONF 10.03.2011

Autour du Radeau de la Meduse de Gericault (Paris, 12 Mar 11)

INHA, Paris, 12.03.2011

Féron Sarah, Institut national d'histoire de l'art

Autour du Radeau de la Méduse de Géricault - Figures du désastre
12 mars 2011 - Portes ouvertes de 10h à 21h30
INHA - Galerie Colbert
2, rue Vivienne - 75002 Paris

Pour en savoir plus : http://www.inha.fr/spip.php?article3458

Les chercheurs de la Galerie Colbert ouvrent leurs portes. Ce lieu
historique, qui conserve depuis sa restauration la mémoire du XIXe
siècle et ses fameux « passages », héberge depuis 2001 l'INHA, la
plupart des établissements d'enseignement supérieur et de recherche
d'Île-de-France en histoire de l'art, ainsi que l'Institut national du
patrimoine.
Si la Galerie Colbert représente le coeur de la recherche, de la
formation et de la coopération internationale pour l'histoire de l'art,
l'archéologie et le patrimoine, elle oeuvre aussi pour une large
diffusion des savoirs.

Les portes ouvertes du 12 mars 2011, adressées au grand public,
réuniront un ensemble de chercheurs des différentes institutions, qui
partageront leurs savoir-faire au cours de cette journée. Elle montrera
la manière dont les historiens de l'art, de la littérature, des arts du
spectacle, de la photographie et du cinéma, mais aussi les restaurateurs
et conservateurs du patrimoine, s'interrogent devant une oeuvre. Elle
fera connaître leurs outils d'analyse, leurs méthodes d'examen et
d'interprétation. Les conférences, les tables rondes et les projections
seront autant de lieux et de moments privilégiés pour venir en débattre.

Un tableau a été choisi pour fédérer les réflexions et nourrir les
débats, un tableau riche en échos avec l'histoire la plus établie mais
aussi la plus proche de nous : Le Radeau de la Méduse de Théodore
Géricault (musée du Louvre).

Tableau événement exposé au Salon de 1819, le Radeau est exceptionnel à
tous égards : par sa monumentalisation d'un fait divers, son inscription
des anonymes dans les codes de la peinture d'histoire, sa manière
inédite de venir au contact avec l'espace du spectateur. Montrant un
épisode du naufrage d'une frégate de la marine royale au large du Cap
Blanc en 1817, ce morceau de bravoure s'était mêlé intempestivement de
la polémique entourant le procès de son capitaine, lequel avait tourné,
dans la presse libérale, au procès de la Monarchie. Intentionnellement
ou non, Géricault avait donc produit une image (voire un document) qui
entrait en résonance avec l'actualité, un reportage avant la lettre
produisant une série de tensions entre l'événement et sa figuration,
entre le fait et son imaginaire, entre la représentation du pouvoir et
les pouvoirs de la représentation. C'est dire si le tableau fut capable
de nourrir d'autres contextes que celui de sa création, d'autres médiums
que la peinture.

Ainsi, les contributions des chercheurs et la nature des conférences,
des tables rondes, des projections et des lectures animant cette
journée, couvriront à la fois le champ historiographique du tableau dans
son époque, les enjeux complexes de son élaboration, sa réception
jusqu'à sa conservation mais aussi le champ plus contemporain de son
actualité pour les arts vivants, photographiques et cinématographiques,
que ce soit par voie de citations, de réappropriations ou de
déplacements. Un foisonnement de méthodes et une liberté d'associations
savantes qui font traverser, de l'Antiquité à l'art contemporain, une
multitude d'oeuvres artistiques et littéraires qui font écho au tableau
de Géricault et à la thématique du désastre.

Programme général :

- 10h-11h : Conférence Le Radeau de la Méduse , un tableau dans
l'histoire, par Barthélémy Jobert (professeur, Université
Paris-Sorbonne), Ségolène Le Men (professeur, Université Paris-Ouest
Nanterre La Défense) et Pierre Wat (professeur, Université Paris 1 -
Panthéon-Sorbonne). L'histoire du Radeau de la Méduse est d'abord celle
d'un événement dont Géricault, postérieurement, s'est fait le témoin.
C'est ensuite celle d'une voie originale dans la conception et
l'exécution d'un tableau renouvelant la représentation des faits
contemporains. C'est enfin celle d'une réflexion sans précédent sur le
lancement du grand tableau qui détermine la réception de l' oeuvre , en
France comme à l'étranger, du vivant de l'artiste comme après sa mort.
C'est ce qui sera ici retracé.

- 11h15-13h15 : Ateliers simultanés Patrimoine et matérialité /
Théâtralité / Catastrophes

- 13h45-15h45 : Ateliers simultanés Contexte / Naufrages / Corps et
figures

- 16h00-17h00 : 11 variations sur le thème du Radeau de la Méduse , ou
la dérive de la Société. Rencontre et débat avec Henri Cueco (artiste)
et Jean-Philippe Chimot (maître de conférences, Université Paris 1 -
Panthéon-Sorbonne). Qu'est-ce qui amène, au tournant du gaullisme et du
libéralisme avancé (1970-75), à la fin des 30 Glorieuses, cinq peintres
associés en coopérative de création - les Malassis - à installer 2000m2
de peinture reprenant le motif du Radeau dans un supermarché de la ville
d'Échirolles ?

- 17h15-19h15 : Ateliers simultanés Citations / Événement / Scènes

- 19h30-21h30 : « La mer, la mer, toujours recommencée » : les radeaux
du Silo (Coordination : Le Silo). Prendre la mer comme décor et le
radeau comme frêle et fragile embarcation : celle qui charrie les
migrants, accompagne les morts, permet la traversée du fleuve. Les films
assemblés ici commentent un état du monde et sont réalisés par des
cinéastes de différentes nationalités : une façon de dresser un atlas
des mouvements, des récits, des territoires rarement recensés, dont la
mer garde parfois le secret.

Quellennachweis:
CONF: Autour du Radeau de la Meduse de Gericault (Paris, 12 Mar 11). In: ArtHist.net, 10.03.2011. Letzter Zugriff 29.03.2024. <https://arthist.net/archive/1051>.

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