CFP 15.01.2016

Esse magazine: Paysage / Landscape

Eingabeschluss : 01.04.2016

Sylvette Babin

Le français suivra

LANDSCAPE

As a cultural product, landscape is a naturalized artificial mental construction—an invention, according to Anne Cauquelin, composed of a collection of signs, both physical and social, that can hold up a mirror to the complexity and constant transformation of nature. The term “landscape” is ambiguous: on the one hand, it designates the natural elements around us (terrestrial and oceanic) and their heterogeneous interactions in ecosystems and the built environment (habitats, monuments, ruins, no-man’s-lands); on the other hand, its meaning is intrinsically linked to the pictorial tradition, and more precisely to the invention of perspective. In both cases, the “landscape” form is perceived and apprehended from the human point of view—geometry and perspective making it possible to create a virtual territory.

Given not only the impact of natural phenomena on the material topography and imaginary of the landscape, but also the emergence of new theories and conceptions of nature in a number of disciplines (among them geology, archaeology, ecology, politics, philosophy, art, and art history), what is happening with this art genre today? The classic conception of landscape presumes that nature is stable, permanent, and harmonious, whereas the romantic conception offers a glimpse of nature as a chaotic power. However, contemporary art practices that portray or evoke landscape, that are inscribed within it, or that experiment with it seem, rather, to explore the reciprocal effects generated by the dynamic interaction between human and non-human, between human and matter. Does this dialogic vision testify to a desire to appropriate territory—to test the sense, established by modernity, that landscape has been mastered? In this thematic section, esse proposes reflections on the transformations that are affecting the idea of landscape, both conceptually and artistically.

If the pictorial landscape, traditionally understood as a distancing from the world, presumes impartial contemplation, we may wonder what gaps and inflections today’s artists bring to it. Is it not time to redefine landscape in view of significant ecological, political, economic and social issues? What are their repercussions on contemporary art? Is it possible to think that a phenomenological and heuristic experience of place is replacing the hegemony of vision? If this is not the case, how can artists renew our perceptual experience of nature? For example, digital artworks that create landscapes from data allow us to consider augmented reality and fictional landscape, whereas others, based on investigation in the field and exploration of sites (sometimes in a remote, wild countryside) update the practice of pleinairism. The reality of natural disasters, associated with the speed of climate change, also encourages us to rethink the experience of the sublime, and to pay more attention to temporal aspects of the landscape, whereas its spatial component had long been the focus.

It is through these questions, among others, that this issue will address the redefinition, and theoretical ramifications, of landscape in contemporary art.
Send your text (1,000 - 2,000 words, footnotes included) in US letter format (doc, docx, or rtf) to redactionesse.ca before April 1, 2016. Please include a short biography (50-80 words), an abstract of the text (100 words), as well as postal and e-mail addresses. We also welcome submissions (reviews, essays, analyses of contemporary art issues) not related to a particular theme (annual deadlines: September 1, January 10, and April 1).

EDITORIAL POLICY

(Our comprehensive editorial policy can be consulted online at http://esse.ca/en/callforpapers)
All texts are submitted to the editorial committee, which reserves the right to accept or refuse a submission. The selection criteria are based on the quality of analysis and writing, the pertinence of the text to the edition in question, and the relevance of the corpus of artworks and artists analyzed. A text may be rejected due to the large number of submissions for a given edition. The selection process may take up to six weeks. The editorial committee’s decision is final.
The author agrees to submit an original and previously unpublished text. Unless agreed otherwise, the editorial committee does not accept texts that represent a potential conflict of interest between the writer and the content of the article (for example, texts by artists on their own practice, by curators of exhibitions or events, or by gallerists representing a particular artist).

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PAYSAGE

Produit culturel, le paysage est une construction mentale artificielle naturalisée, une « invention » selon Anne Cauquelin, constituée d’un ensemble de signes tant physiques que sociaux, reflet d’une nature complexe en constante mutation. Ambigu, le terme « paysage » désigne, d’une part, les éléments naturels qui nous entourent (continentaux et marins), leurs interactions hétérogènes en écosystèmes, ainsi que l’environnement bâti (habitats, monuments, ruines, no man’s land) ; d’autre part, sa signification est intrinsèquement liée à la tradition picturale et plus précisément à l’invention de la perspective. Dans les deux cas, la forme « paysage » est perçue et appréhendée du point de vue de l’humain, la géométrie et la perspective permettant de créer un territoire virtuel.
Qu’en est-il à présent de ce genre artistique, compte tenu non seulement de l’impact des phénomènes naturels sur la topographie matérielle et sur l’imaginaire du paysage, mais aussi de l’émergence de nouvelles théories et conceptions de la nature dans plusieurs disciplines (géologie, archéologie, écologie, politique, philosophie, art et histoire de l’art entre autres) ? Alors que la conception classique du paysage suppose une nature stable, permanente et harmonieuse et que la vision romantique entrevoit quant à elle la nature comme une puissance chaotique, les pratiques artistiques actuelles qui représentent ou évoquent le paysage, qui s’y inscrivent ou encore qui expérimentent avec lui semblent au contraire explorer les effets réciproques que génère l’interaction dynamique entre l’humain et le non-humain, entre l’humain et la matière. Cette vision dialogique témoigne-t-elle d’un désir de se réapproprier le territoire, mettant à l’épreuve le sentiment de maîtrise du paysage instauré par la modernité ? Dans le cadre de ce dossier, esse souhaite ainsi réfléchir aux transformations qui affectent l’idée de paysage, tant sur le plan conceptuel que dans ses manifestations artistiques.
Si le paysage pictural suppose une contemplation désintéressée, étant traditionnellement comprise comme une mise à distance du monde, on peut notamment se demander quels sont les décalages et déclinaisons proposés aujourd’hui par les artistes. La notion n’est-elle pas appelée à se redéfinir en regard des enjeux écologiques, politiques, économiques, sociaux prégnants ? Comment cela se répercute-t-il dans l’art contemporain ? À ce titre, pourrait-on penser que l’expérience phénoménologique et heuristique du site remplace l’hégémonie de la vision ? Sinon, comment d’autres pratiques procèdent-elles pour renouveler l’expérience perceptive que nous faisons de la nature? Par exemple, les œuvres numériques qui créent des paysages à partir de données permettent d’apprécier la réalité augmentée et le paysage fictif, tandis que d’autres, fondées sur l’investigation sur le terrain et l’exploration des sites (parfois en contrée sauvage et éloignée), renouent avec la pratique du pleinairisme. La réalité des désastres naturels, associés à l’urgence des changements climatiques, invite également à repenser l’expérience du sublime, en accordant une importance nouvelle aux facteurs temporels du paysage, longtemps centré sur sa composante spatiale.
C’est à partir de ces questions, entre autres, que ce numéro abordera la redéfinition du paysage en art actuel et ses ramifications théoriques.

Les textes proposés (de 1 000 à 2 000 mots maximum, notes incluses) peuvent être envoyés en format lettre US (.doc, .docx ou .rtf) à redactionesse.ca avant le 1 avril 2016. L’auteur est prié d’inclure, à même le texte, une courte notice biographique (50-100 mots), un résumé du texte (100 mots), ainsi que son adresse courriel et postale. Les propositions non afférentes aux dossiers (critiques, essais et analyses sur différents sujets en art actuel) sont aussi les bienvenues (dates de tombée : 1er septembre, 10 janvier et 1er avril de chaque année).

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L’auteur(e) s’engage à soumettre un texte inédit et original. À moins d’une entente contraire, le comité ne retient pas les textes étant sources possibles de conflits d’intérêts entre l’auteur et le sujet couvert (par exemple, les textes d’artistes sur leur propre pratique, les écrits par les commissaires d’expositions ou desdits événements ou par la galerie d’un artiste).

Quellennachweis:
CFP: Esse magazine: Paysage / Landscape. In: ArtHist.net, 15.01.2016. Letzter Zugriff 20.04.2024. <https://arthist.net/archive/11964>.

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