CFP 12.01.2011

Hybridation(s). Texte/image (Tours, 11-13 May 11)

Tours, 11.–13.05.2011
Eingabeschluss : 07.03.2011

laboratoire InTRu

Hybridation(s). Texte/image

Université François-Rabelais, Tours
Du mercredi 11 au vendredi 13 mai 2011


L’hybridation est d’abord le nom d’une catégorie biologique, ou plus exactement le nom d’une rupture ou d’une transgression des limites entre catégories biologiques : un hybride, c’est avant tout le produit d’un croisement, d’une greffe, d’une rencontre littéralement monstrueuse entre des espèces différentes. Etymologiquement, « hybride » renvoie au latin « ibrida », qui désigne le produit de l’union d’un sanglier et d’une truie ; puis le terme a été graphiquement contaminé par le grec « hybris », qui signifie l’excès ou la démesure, de sorte que le mot « hybride » est lui-même hybride.

Appliquée au domaine des arts et des lettres, l’idée d’hybridation semble principalement viser la porosité des registres d’énoncés et des ordres de la représentation. Théorisée dans les premiers ouvrages qui s’emploient à explorer les formes de la « condition postmoderne », qu’il s’agisse de la littérature, de l’architecture ou du fondement des sciences, l’hybridation y est caractérisée par la pratique du détournement, de la citation, du pastiche. Cependant, bien avant de devenir une des pièces du dispositif théorique et esthétique de la postmodernité, l’hybridation est présente dans toutes les œuvres qui se jouent des frontières génériques et artistiques pour construire des formes d’expression rétives à toute univocité et à toute totalisation.

En appliquant la notion d’hybridation aux formes de la rencontre en texte et image, il ne s’agit donc pas tant de vérifier la pertinence historique du « diagnostic » de la postmodernité prononcé dans les années 1970 par Hassan, Jencks ou Lyotard, que de reprendre l’étude de ces formes spécifiques de greffe et de croisement qui jouent dans les dispositifs iconotextuels.

Les rencontres du texte et de l’image fournissent une très belle occasion d’examiner la manière dont les frontières des arts, des genres, des techniques ou des supports s’échangent en permanence leurs déterminations. Des processus de l’adaptation à ceux de la traduction, des rencontres entre pratiques venues d’horizons différents aux interrogations sur les formes de la mémoire graphique des artistes, le champ des interrogations que l’on entend rassembler autour de l’idée d’hybridation est vaste.

L’étude des dispositifs iconotextuels concerne au premier chef la bande dessinée, mais aussi toutes les formes du récit illustré, de l’album pour enfant au roman-photo. La rencontre entre le texte et l’image constitue-t-elle par elle-même une « greffe », un « hybride » ? Détermine-t-elle le caractère « non légitimable » des discours qu’elle engendre ? Favorise-t-elle des formes narratives spécifiques ? Quelle place et quel rôle reconnaître aux formes de sur-hybridation à partir de l’hybridation iconotextuelle (adaptation des comics au cinéma, albums ou revues illustrées accompagnés d’objets, pop-ups, produits dérivés, etc.) ?

Le colloque « Hybridations » entend explorer ces questions, dont la liste est loin d’être exhaustive, en les appréhendant à travers des exemples précis : il ne s’agit pas tant d’élaborer un discours formel général sur le concept d’hybridation que d’en explorer la puissance heuristique en l’appliquant à des études d’œuvres déterminées.

Les propositions d'interventions sont à remettre pour le 7 mars dernier délai aux organisateurs:
Cécile Boulaire (cecile.boulaireuniv-tours.fr)
Laurent Gerbier (laurent.gerbieruniv-tours.fr)
France Nerlich (france.nerlichuniv-tours.fr)

Organisation : Laboratoire INTRU (JE 2527, http://intru.univ-tours.fr/), Service Culturel de l’Université, avec le soutien du Conseil Scientifique

Quellennachweis:
CFP: Hybridation(s). Texte/image (Tours, 11-13 May 11). In: ArtHist.net, 12.01.2011. Letzter Zugriff 24.04.2024. <https://arthist.net/archive/748>.

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