CFP 16.05.2012

esse magazine, Dossier "Indignation"

Eingabeschluss : 01.09.2012

Sylvette Babin

Le français suivra

CALL FOR PAPERS
Theme: Indignation

Send your text (750-2,000 words, footnotes included) to redactionesse.ca before September 1, 2012. Please include a short biography (50-80 words), an abstract of the text (100 words), as well as postal and e-mail addresses.
We also welcome submissions (reviews, essays, analyses of contemporary art issues) not related to a particular theme.

INDIGNATION

This issue addresses the social and political upheavals that have crystallized since 2011, and whose momentum is seemingly unstoppable. The Arab spring was a catalyst, marked by the peoples of the Arab world, beginning in Tunisia, taking to the streets in revolt against tyrannical and authoritarian governments, some of which they managed to overthrow. To a backdrop of global economic crisis, the spring of 2011 also witnessed the birth of the Occupy movement, which, beginning with the Indignados in Spain, spread city by city across the globe, reaching Greece, the United States, Québec, and occupying public spaces to peacefully express its indignation at the social inequalities created with impunity by the financial markets in collusion with governments. Driven by the slogan “We are the 99%,” this movement that burgeoned until the fall made a determined call for popular resistance.

This winter in Quebec, feelings of indignation ran high again, mobilizing the student movement to strike against the tuition fee hikes imposed by the government. Given that this student campaign denounces the commoditization of knowledge and the transformation of universities into businesses, many have interpreted it as an indicator for a broader social movement, as the dawn of a Quebec spring (charmingly dubbed the “Maple spring” on the placards). Other equally indignant social groups are protesting the exploitation of shale gas and the Plan Nord in general. What all these campaigners for a popular awakening have in common is their concern for matters befalling the public good and democracy.

In this context, what is transpiring in the art world? How are artists responding? Have arts from the Arab world gained critical regard in the West (noteworthy here is their increased representativity at the Venice Biennale in 2011) as a result of the Arab spring? Are artists from Arab countries in revolt, as well as those from other repressive regimes such as China and Russia, addressing the struggle for democracy in their works? Does their art bear witness to the confrontations they have experienced and reflect their cultural realities? How is the freedom of expression of these artists being affected? In fact, how effective is art in such contexts? And in our more permissive social democracies, how is the desire to defy being portrayed, and what new motifs of resistance are artists exploring?

On a more general note, how do artistic practices serve these social movements? Do they represent the precursors of modes of resistance adopted by the population at large? Conversely, does art not seem inadequate in the face of popular activism and militancy? What are the artists doing when the masses are on the streets? Even before the Occupy movement, numerous artistic practices were exploiting the rapprochement of art and the real, in an attempt to erase the boundaries between art and life, the artist and the spectator. Does this bearing still hold sway in a time of crisis?

Seeing that popular indignation is taking on the form of street demonstrations and occupations, we are witness to a proliferation of creative means through which to display ideas and take possession of urban space. How should the production of all the banners, placards, slogans, street processions, and dress codes be interpreted? Does indignation and the means by which it is expressed really lead to a culture of sharing and free of copyrights, as the social media suggest?

esse magazine is looking for texts revolving around these issues and other lines of thought relating to the means by which art is concerned with injustice, rebellion, and the refusal to yield.

EDITORIAL POLICY

Our comprehensive editorial policy can be consulted online at http://esse.ca/en/call-papers

All articles are reviewed by the Board, which reserves the right to accept or refuse a submitted article. Selection of articles may take up to 6 weeks after submission by the writer. The Board’s decision is final. A refused text will not be re-evaluated.

With the exception of the expressed consent of the Editorial Board, the writer agrees to submit a previously unpublished, original text. The Editorial Board does not consider articles that may represent a potential conflict of interest between the writer and the content of the article (i.e., a text written by the curator of an exhibition).

APPEL DE TEXTES
Dossier : Indignation

Les textes proposés (de 1 000 à 2 000 mots maximum, notes incluses) peuvent être envoyés à redactionesse.ca avant le 1er septembre 2012. L’auteur est prié d’inclure une courte notice biographique (50-100 mots), un résumé du texte (100 mots), ainsi que son adresse postale et son courriel. Les propositions non liées aux dossiers (critiques, essais et analyses sur différents sujets en art actuel) sont aussi les bienvenues (dates de tombée : 1er septembre, 10 janvier et 1er avril de chaque année).

INDIGNATION

Ce numéro se veut d’abord l’écho des bouleversements sociaux et politiques qui ont pris forme depuis 2011 et que rien, d’ailleurs, ne semble vouloir essouffler. Le « Printemps arabe » en est un déclencheur avec tous ces pays, à commencer par la Tunisie, dont les peuples se sont insurgés, dans la rue contre des gouvernements tyranniques et autoritaires qu’ils ont parfois réussi à déloger du pouvoir. Ce printemps-là de 2011, sur fond de crise économique, allait voir naître aussi le mouvement des indignés qui, de ville en ville, en Espagne, aux États-Unis et au Québec entre autres, ont occupé les espaces publics pour décrier pacifiquement les inégalités sociales impunément créées par les marchés financiers avec la complicité des gouvernements. Porté par le slogan « Nous sommes le 99 % », ce mouvement qui a proliféré jusqu’à l’automne appelait à la résistance.

Cet hiver, au Québec, cette colère est réapparue par le truchement du mouvement étudiant mobilisé en grève contre la hausse des frais de scolarité imposée par le gouvernement. Puisque cette lutte étudiante dénonce la marchandisation du savoir et la transformation des universités en entreprises, plusieurs y ont vu un mouvement social plus grand, l’aube d’un printemps québécois (joliment baptisé sur les pancartes « printemps érable »). D’autres groupes sociaux aussi gagnés par l’indignation dénoncent l’exploitation des gaz de schiste et le Plan Nord dans son ensemble. Tout ce monde en fait, qui milite pour un éveil populaire, se préoccupe de ce qu’il advient du bien commun et de la démocratie.

Dans ce contexte, qu’en est-il des artistes et de l’art ? Le Printemps arabe a-t-il contribué a considérer davantage les arts du monde arabe par l’Occident (par exemple leur plus grande représentativité à la Biennale de Venise en 2011) ? Les artistes des pays arabes en révolte, de même que ceux provenant de d’autres régimes répressifs tels la Chine ou la Russie, traitent-ils des luttes pour la démocratie dans leurs œuvres, témoignent-ils des affrontements vécus et de leurs réalités culturelles ? Connaissent-ils un changement quant à leur droit d’expression? Quelle est l’efficacité de l’art dans de tels contextes ? Du côté de nos sociales-démocraties où la permissivité est grande, comment se joue le désir de transgresser et quels sont les nouveaux motifs de résistance de l’artiste ?

Plus généralement, comment les pratiques artistiques s’arriment-elles à ces mouvements sociaux ? Sont-elles précurseurs des modalités de résistance engagées par la population ? À l’inverse, l’art apparaît-il inadéquat quand il s’agit de lutte populaire et de militantisme ? Où sont les artistes quand le peuple et dans la rue ? Plusieurs pratiques artistiques, avant même le mouvement des indignés, ont fait valoir le rapprochement entre l’art et le réel, pour mieux effacer les frontières entre l’art et la vie, l’artiste et le spectateur. Cette posture est-elle à l’œuvre dans un moment de crise ?

Puisque l’indignation populaire prend forme par des manifestations et des occupations dans la rue, nous assistons à un investissement fécond des manières d’afficher les idées et de prendre possession de l’espace urbain. Comment doit-on considérer toute cette production de bannières, de pancartes, de slogans, de procession dans la rue et de jeux vestimentaires ? L’indignation et les moyens pour l’exprimer conduisent-elles davantage à une culture du partage, de l’utilisation libre de droits, comme l’encourage les médias sociaux?

La revue esse est à la recherche de textes qui portent sur ces enjeux, ou toutes autres pistes de réflexion qui ont à voir avec les façons dont l’art est concerné par le sentiment d’injustice, la révolte et le refus de plier.

POLITIQUE ÉDITORIALE

(La politique éditoriale complète peut être consultée en ligne à l’adresse
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Tous les textes sont soumis au comité de rédaction, qui se réserve le droit d'accepter ou de refuser un texte. Les critères de sélection sont basés sur la qualité de l’analyse et de la rédaction, la pertinence du texte dans le numéro en cours (la thématique), de la pertinence du corpus d’œuvres et d’artistes choisis. Un texte peut aussi être refusé en raison d’un trop grand nombre de proposition pour le numéro dans lequel il est soumis. Un délai de 6 semaines est requis pour la sélection des textes. La décision de refuser un texte est sans appel.

L’auteur(e) s’engage à soumettre un texte inédit et original. À moins d'une entente contraire, le comité ne retient pas les textes étant sources possibles de conflit d'intérêts entre l'auteur et le sujet couvert (par exemple, les textes d’artistes sur leur propre pratique, les écrits par les commissaires d’expositions ou desdits événements ou par la galerie d’un artiste).

Quellennachweis:
CFP: esse magazine, Dossier "Indignation". In: ArtHist.net, 16.05.2012. Letzter Zugriff 23.04.2024. <https://arthist.net/archive/3291>.

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