CFP 19.03.2019

Aux limites de l’étude matérielle de la peinture (Paris, 28 Sep 19)

Paris, Institut national d'histoire de l'art, Galerie Colbert, Salle Vasari, 28.09.2019
Eingabeschluss : 01.05.2019

Barbara Jouves

Aux limites de l’étude matérielle de la peinture : la reconstitution du geste artistique.

Dans son positionnement en tant que discipline scientifique, l’histoire de la peinture s’impose traditionnellement comme strict objet d’étude le tableau. Elle n’en demeure pourtant pas moins fascinée par ce qu’elle ne peut atteindre de façon absolue : le geste de l’artiste.

Ce geste relève d’autant plus du domaine de l’imaginaire et de l’impalpable, qu’il affleure au sein d’études matérielles consacrées aux outils ou aux matériaux.

Qualifié de volontaire ou de conditionné, d’individuel ou de stéréotypé, le geste entraine dès lors l’histoire de l’art dans des débats sur sa technicité, sa singularité, voire la possibilité même d’un savoir objectif à son endroit.

Ainsi tentée par la réincarnation du peintre en action, l’écriture de l’histoire de l’art a pu développer des stratégies pour recréer le mouvement du peintre, se le figurer par le biais d’une image mentale, en se raccrochant à une imagerie tangible ou encore en essayant de le reconstituer.

Pour imaginer le geste du peintre, l’historien peut recourir aux traces laissées dans la couche picturale, et dresser dès lors une interprétation toujours spéculative d’un relevé d’indices matériels. Dans ce travail d’enquête, l’analyste investit par ailleurs des compétences qui peuvent différer, comme dans le cas de restaurateurs dotés d’un savoir-faire.

Il peut aussi faire appel à une documentation, au sens d’un enregistrement de l’acte créateur, pour mieux se le représenter à travers un expédient, qui n’est lui-même que le résultat d’une autre créativité visuelle. Dans sa description de l’acte pictural, l’historien en vient ici à côtoyer et adapter les productions d’autres descripteurs, cinéastes, photographes, dessinateurs ou peintres eux-mêmes.

Il peut finalement tenter d’expérimenter le geste en le modélisant, soit, à proprement parler, en souhaitant reconstituer un modèle de processus technique, qui n’en restera pas moins une simulation, fondamentalement distincte de ce qui a été.

Cette journée d’étude propose en conséquence de convoquer des historiens de l’art de divers horizons, universitaires, conservateurs, restaurateurs, chercheurs indépendants, doctorants, qu’ils se consacrent à la matérialité, à l’histoire de l’histoire de l’art, ou à celle de la représentation de l’artiste, afin de débattre de la recevabilité d’un savoir objectif sur le geste artistique et des limites de nos possibilités à nous le figurer.

Les propositions de communication en français ou en anglais, une page d’environ 500 mots, pourront prendre la forme de propos généraux ou d’études de cas. Nous invitons les candidats à y joindre un curriculum vitae.

Date limite d’envoi des propositions : 1er mai 2019.

Contacts : Barbara.Jouvesuniv-paris1.fr ; hadrien.virabengmail.com.

Journée organisée avec le soutien de l’Ecole doctorale d’Histoire de l’art de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (ED 441) et de l’HiCSA (EA 4100).

Quellennachweis:
CFP: Aux limites de l’étude matérielle de la peinture (Paris, 28 Sep 19). In: ArtHist.net, 19.03.2019. Letzter Zugriff 29.03.2024. <https://arthist.net/archive/20435>.

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